Genève, 28 février 2025 – Le retrait massif du financement américain menace des milliers d’enfants haïtiens déjà vulnérables face à l’insécurité et à la pauvreté. L’UNICEF met en garde contre l’impact désastreux de cette décision, qui compromet des programmes essentiels à la survie des plus jeunes, alors que les gangs renforcent leur recrutement de mineurs.
Une Situation Humanitaire en Péril
Haïti traverse une crise d’une ampleur inédite, marquée par une montée en flèche de la violence des gangs et le déplacement forcé de plus d’un million de personnes. Dans ce contexte alarmant, la suppression de l’aide américaine accentue la détresse des enfants, déjà menacés par la malnutrition et l’exploitation par des groupes armés.
« Les conséquences en Haïti, un pays déjà fragilisé par l’insécurité et la précarité, sont immédiates et désastreuses », avertit Geetanjali Narayan, représentante de l’UNICEF en Haïti, lors d’une conférence de presse à Genève. Jusqu’à présent, l’appui des États-Unis permettait de financer des initiatives cruciales, notamment celles dédiées à la lutte contre la malnutrition infantile, qui sont désormais en suspens.
Écoles Détruites et Recrutement d’Enfants en Hausse
En janvier, le président Donald Trump a interrompu toute assistance internationale pour une période de 90 jours, avant d’annoncer une réduction drastique de 90 % des fonds destinés à l’USAID. Cette coupe budgétaire a des répercussions directes sur l’éducation en Haïti : selon l’UNICEF, un enfant sur sept ne fréquente pas l’école et, rien qu’au mois de janvier, 47 établissements scolaires ont été détruits par des gangs à Port-au-Prince.
L’agence onusienne alerte également sur l’augmentation inquiétante du recrutement des mineurs par les groupes armés. « Près de la moitié des membres de ces organisations criminelles sont des enfants, dont certains enrôlés dès l’âge de huit ans », déplore l’UNICEF.
Un Cri d’Alerte à la Communauté Internationale
Pour tenter de pallier cette crise, l’UNICEF a lancé un appel d’urgence de 38 millions de dollars afin de maintenir ses programmes humanitaires et éducatifs. « Sans un accès à l’éducation, les enfants deviennent une cible facile pour les criminels. L’école est l’un des seuls remparts contre ce cercle vicieux », insiste Narayan.
Alors qu’Haïti sombre davantage dans l’instabilité, l’UNICEF presse la communauté internationale de réagir rapidement afin d’éviter une catastrophe humanitaire de grande ampleur.