78f33841-2df2-4f74-87e2-754eb018bc02-e1739201578344

Haïti sous l’emprise du narcotrafic : Gustavo Petro pointe du doigt la cocaïne du Catatumbo

Bogotá, 3 mars 2025 – Lors d’un conseil des ministres retransmis à la télévision, le président colombien Gustavo Petroa mis en cause le trafic de cocaïne en provenance du Catatumbo, qu’il considère comme un facteur clé de la violence qui ravage Haïti. Selon lui, la drogue qui transite par l’île finance directement les gangs armés et alimente la crise sécuritaire haïtienne.

Une route du narcotrafic qui traverse Haïti

Le président colombien a affirmé que la cocaïne issue des plantations de Catatumbo est acheminée vers les États-Unis via Haïti, qui joue un rôle stratégique dans cette filière illégale.

« La cocaïne produite en Colombie passe par Haïti avant d’atteindre les États-Unis », a déclaré Gustavo Petro, citant des données de renseignement sur le narcotrafic.

D’après lui, la drogue quitte la Colombie par Alta Guajira, une région désertique du nord du pays, et atteint les côtes haïtiennes en quelques heures seulement. Ce circuit hautement lucratif permet aux groupes criminels haïtiens de s’enrichir et d’acquérir des armes, renforçant ainsi leur emprise sur la population.

Le Catatumbo, épicentre du narcotrafic et des conflits armés

Région montagneuse située à la frontière entre la Colombie et le Venezuela, le Catatumbo est l’un des plus vastes foyers de production de coca en Amérique latine. De multiples factions armées – ex-guérilleros des FARC, dissidents de l’ELN et cartels mafieux – s’affrontent pour le contrôle des plantations et des routes de la drogue.

Ce conflit sanglant a causé la mort de plus de 100 personnes en janvier dernier, poussant les autorités colombiennes à demander le soutien du Venezuela pour tenter d’endiguer la violence. Selon les Nations Unies, ces tensions ont déjà déplacé plus de 36 000 habitants, victimes collatérales de la guerre du narcotrafic.

Une menace persistante pour Haïti

Alors qu’Haïti fait face à une insécurité généralisée, les déclarations de Gustavo Petro révèlent une réalité préoccupante : le pays n’est pas seulement victime d’une crise interne, mais aussi d’une pression extérieure due au trafic de drogue international.

« Il est impératif de renforcer la coopération régionale pour mettre un terme à cette économie criminelle qui alimente l’instabilité d’Haïti », a insisté le président colombien.

Face à ce fléau transnational, les autorités haïtiennes restent pour l’instant silencieuses. Mais une question demeure : Haïti pourra-t-il retrouver une stabilité tant que son territoire servira de plaque tournante au commerce de la cocaïne ?

Tags: No tags

Les commentaires sont fermés.