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Opération “Goudou Goudou” : Une nouvelle étape dans la lutte contre les gangs

Port-au-Prince, 9 mars 2025 – L’opération “Goudou Goudou”, menée par les forces de l’ordre dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince, marque une intensification des efforts pour affaiblir les gangs qui contrôlent une grande partie de la capitale. Si des résultats ont été enregistrés, Pierre Espérance, directeur exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), insiste sur la nécessité d’une action plus coordonnée et durable.

Des premiers résultats, mais des défis persistants

Les interventions ont permis d’arrêter plusieurs membres de gangs et de récupérer des zones stratégiques comme Bas-Delmas, Village de Dieu et Wharf Jérémie. Cependant, les chefs de gangs restent en fuite, ce qui complique le démantèlement total des structures criminelles.

Pierre Espérance souligne que l’État doit maintenir la pression et éviter que ces groupes ne se réorganisent :

« Il faut poursuivre ces opérations et garantir que les déplacés puissent rentrer chez eux en sécurité. »

Un appel à une stratégie plus large

L’activiste appelle à étendre l’opération à d’autres régions, notamment dans l’Artibonite, où les gangs continuent d’imposer leur loi. Il insiste également sur l’importance de la collaboration entre la population et les forces de l’ordre, notamment en matière de renseignement.

« L’État et la population doivent travailler ensemble pour mettre fin à cette situation. »

Un impact humanitaire préoccupant

L’année 2024 a été marquée par une forte augmentation de la violence, avec un bilan alarmant :

  • 5 600 personnes tuées
  • Plus d’un million de déplacés
  • De nombreuses femmes et filles victimes de violences
  • Des infrastructures détruites, y compris des écoles et des hôpitaux

Pierre Espérance appelle à des actions judiciaires plus fermes pour mettre fin à l’impunité qui alimente la crise.

Éviter la récupération politique

Le directeur du RNDDH met en garde contre toute tentative de politisation de l’opération et insiste pour que les décisions restent sous l’autorité directe de la police. Il critique notamment Emmanuel Vertilaire, conseiller du Conseil présidentiel de transition (CPT), accusé de vouloir influencer le processus alors qu’il fait l’objet d’une enquête.

« La lutte contre les gangs ne doit pas être utilisée pour servir des intérêts politiques. »

Un accompagnement pour les jeunes enrôlés de force

Enfin, Pierre Espérance insiste sur la nécessité d’un programme de réinsertion pour les jeunes enrôlés de force dans les gangs, afin de leur offrir des alternatives pour reconstruire leur avenir.

L’opération “Goudou Goudou” représente une avancée, mais sa réussite dépendra de la capacité des autorités à maintenir la pression et à garantir une réponse durable face à l’insécurité.

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