Tabarre, 10 mars 2025 – Dans le cadre de son engagement en faveur de la stabilité en Haïti, l’Envoyé spécial de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), S.E. Domitien Ndayizeye, a effectué une visite au quartier général de la Mission multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS) le 9 mars. Accompagné d’une délégation de l’OIF, il s’est entretenu avec le commandant de la mission, Godfrey Otunge, ainsi que les officiers de son état-major. L’objectif de cette visite : évaluer la situation sécuritaire et réaffirmer le soutien de l’organisation à travers un programme de formation linguistique destiné aux forces internationales déployées dans le pays.
Améliorer la communication entre les troupes et la population
Au cours de cette rencontre, S.E. Ndayizeye a mis l’accent sur l’importance de la maîtrise du français et du créole haïtien par les forces multinationales, afin de faciliter leur intégration et améliorer leur efficacité sur le terrain.
« La Francophonie ne se limite pas à la langue : elle est aussi un vecteur de dialogue, de paix et de cohésion sociale », a-t-il souligné, insistant sur le rôle du multilinguisme dans le succès des opérations sécuritaires.
De son côté, le commandant Otunge a salué cette initiative, affirmant que les formations linguistiques permettent aux troupes d’interagir plus efficacement avec la population et les autorités locales. Cependant, il a insisté sur la nécessité d’un soutien international accru, notamment pour l’implantation de bases opérationnelles avancées (FOB), essentielles pour contrer les gangs armés qui contrôlent encore plusieurs zones stratégiques du pays.
Une crise sécuritaire persistante
Malgré l’intervention de la MMSS depuis juin 2024, la situation sécuritaire reste critique. Les violences des groupes armés continuent de provoquer des déplacements massifs, plongeant des milliers de familles dans des conditions de vie précaires. Toutefois, les forces de l’ordre haïtiennes, appuyées par les contingents étrangers, ont récemment intensifié leurs opérations et infligé des pertes significatives aux criminels.
L’usage de moyens plus offensifs, notamment des engins explosifs, aurait contribué à fragiliser certains bastions de gangs, créant une atmosphère de tension au sein de ces groupes.
Lueur d’espoir pour les populations déplacées
Dans les camps de fortune où s’entassent des milliers de réfugiés internes, l’attente d’un retour à une vie normale demeure. Si la perspective d’un rétablissement total de la sécurité semble encore lointaine, les récents efforts internationaux laissent entrevoir une possibilité de stabilisation progressive du pays.
Pour l’heure, les acteurs impliqués dans cette mission – forces de sécurité, partenaires internationaux et organisations humanitaires – continuent de coordonner leurs actions en vue de restaurer un climat de paix durable en Haïti.