L’atmosphère est lourde et tendue autour des principaux axes menant à la Villa d’Accueil et à la Primature. Une foule impressionnante, partie de Pétion-Ville, a pris position devant ces institutions de l’État, exigeant la fin de la violence des gangs armés qui plongent Haïti dans une insécurité permanente. Brandissant des pancartes et scandant des slogans contre les autorités en place, les manifestants expriment leur ras-le-bol face à la situation de plus en plus chaotique dans le pays.
Les zones de Canapévert, Kenskoff, Pétion-Ville et Solino, ainsi que Christ Roi, se sont mobilisées pour cette journée de protestation. Des milliers de personnes ont pris d’assaut les rues, déterminées à faire entendre leur colère. En prévision de possibles affrontements, l’Unité Départementale de Maintien de l’Ordre (UDMO) a mis en place un dispositif de sécurité renforcé autour de la Villa d’Accueil et de la Primature.
Alors que la seconde vague de manifestants en provenance de Canapévert se dirigeait vers la Villa d’Accueil, les tensions ont monté d’un cran à Bourdon. Aux abords de l’école des Sœurs de la Charité de Saint-Louis, la Police Nationale d’Haïti (PNH) a eu recours aux gaz lacrymogènes pour tenter de disperser les protestataires et les empêcher d’atteindre Musseau.
Vers 12h45, la branche en provenance de Pétion-Ville a atteint les portes de la Villa d’Accueil. Les manifestants ont exprimé leur mécontentement en lançant des invectives contre les forces de l’ordre, le gouvernement et le Conseil présidentiel de transition. Après une trentaine de minutes de rassemblement, la Police a dispersé la foule en utilisant des gaz lacrymogènes.
Les principales artères de la capitale témoignent désormais de cette contestation, avec des barricades improvisées et des pneus enflammés créant des nuages de fumée noire. La foule, composée de plusieurs milliers de personnes, affiche une détermination sans faille, convaincue que seule une pression constante peut forcer les autorités à réagir face à l’inaction perçue. L’évolution de la situation reste incertaine.
Dans le même temps, à Delmas 30, des tirs nourris ont été entendus, plongeant le quartier dans une atmosphère de peur et d’incertitude. Ces détonations sont le reflet d’une situation qui semble prête à déraper, et les habitants lancent un appel désespéré à l’aide.
Pendant que les Haïtiens réclament leur droit à la sécurité, l’agence de presse Reuters rapporte que plusieurs blindés fournis par la mission des Nations Unies pour lutter contre les gangs sont tombés en panne. Les responsables de la mission critiquent la qualité des véhicules livrés et expriment des préoccupations sur leur efficacité. Une délégation devrait se rendre cette semaine à Washington pour exposer la situation et notamment la question de ces blindés, qui demeure un enjeu crucial pour la sécurité en Haïti.