Lors d’une cérémonie officielle en présence du Premier ministre Alix Didier Fils Aimé, de membres du gouvernement, de hauts responsables des FAD’H et de la PNH, ainsi que de figures académiques, le président du Conseil présidentiel de transition (CPT), Fritz Alphonse Jean, a réaffirmé la volonté de l’État haïtien de réclamer la restitution de la rançon de l’indépendance versée à la France.
Il a rappelé qu’en 1825, Haïti fut contrainte de verser 150 millions de francs-or à l’ancienne puissance coloniale en échange de la reconnaissance de son indépendance – un acte qu’il a qualifié de « punition historique » infligée à un peuple libre pour avoir aboli l’esclavage et revendiqué l’égalité.
Le président du CPT a salué les « signaux encourageants » récemment exprimés par le président français Emmanuel Macron, soulignant la possibilité d’un dialogue sincère, fondé sur le respect, la mémoire et la justice réparatrice.
De son côté, le conseiller-président Leslie Voltaire a lancé un appel à l’unité nationale, incluant la diaspora, les organisations de la société civile et les institutions étatiques, afin de soutenir cette démarche collective. Il a insisté sur l’importance historique et morale de restituer cette rançon et d’ouvrir un débat international sur les réparations liées à l’esclavage.
Deux arrêtés ont été présentés par le secrétaire général du Conseil des ministres, Odilien Charles :
- Le premier établit la création du Comité national haïtien de restitution et de réparation, composé de 21 experts issus des milieux universitaires et diplomatiques.
- Le second officialise la nomination de Gusti-Klara Gaillard comme représentante d’Haïti au sein du comité mixte franco-haïtien.
Cette initiative du CPT dépasse le simple cadre symbolique. Elle marque une prise de position claire : faire de la mémoire historique un levier pour obtenir réparation, renforcer la dignité nationale, et repenser les relations entre Haïti et la France sur des bases plus justes et équilibrées.