Port-au-Prince, 2 mars 2025 – Alors que l’insécurité s’aggrave en Haïti, le système éducatif se retrouve en première ligne de cette crise persistante. Entre la montée en puissance des gangs, les fermetures d’écoles et le manque de réponse des autorités, des milliers d’élèves voient leur accès à l’éducation sérieusement compromis, mettant en péril l’avenir du pays.
Des établissements sous pression ou contraints de fermer
Dans plusieurs zones de la capitale et d’autres villes du pays, l’insécurité force de nombreux établissements scolaires à cesser leurs activités. La multiplication des enlèvements visant élèves et enseignants, ainsi que l’instabilité générale, contraint certains directeurs d’école à payer des sommes exorbitantes pour garantir la protection de leurs institutions. D’autres établissements, incapables d’assurer la sécurité de leur personnel et de leurs élèves, fonctionnent au ralenti, avec un taux d’absentéisme alarmant.
Par crainte des violences, de nombreux parents prennent la décision difficile de garder leurs enfants à domicile, évitant ainsi les risques liés aux trajets scolaires. Cette tendance est particulièrement visible dans des quartiers comme Croix-des-Bouquets, Cité Soleil, Nazon et Portail-Leogane, où les affrontements entre groupes armés rendent toute activité éducative quasi impossible.
Une génération sacrifiée
L’absence de stabilité scolaire compromet gravement l’avenir des enfants haïtiens. Selon l’UNICEF, un élève sur sept est contraint de quitter l’école en raison de l’insécurité. Cette situation aggrave un taux d’abandon scolaire déjà préoccupant et expose de nombreux jeunes à la tentation de rejoindre des groupes criminels, alimentant ainsi un cycle infernal de violence.
Sur le plan académique, le retard accumulé devient de plus en plus difficile à combler. L’organisation des examens nationaux est incertaine, et le niveau des élèves risque de se dégrader, compromettant leur avenir et celui du pays.
Un appel à l’action
Face à cette crise, les acteurs de l’éducation exhortent les autorités haïtiennes et la communauté internationale à agir rapidement pour sécuriser les établissements scolaires et garantir un accès à l’apprentissage pour tous. Parmi les propositions figurent la création de zones sécurisées autour des écoles et la mise en place de mesures spéciales pour protéger les élèves et les enseignants.
En l’absence d’une réponse concrète, l’éducation en Haïti s’enfonce dans une crise sans précédent, mettant en péril l’avenir de toute une génération. Pourtant, sans un accès garanti au savoir, la reconstruction du pays restera une illusion lointaine.