Dans une intervention marquante sur les ondes de Le Rendez-vous animé par Volcy Assad ce 24 mars 2025, Clarens Renois, chef de file de l’UNIR, a dressé un bilan sans concession du Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Selon ses analyses, l’instance transitionnelle “navigue à vue vers un échec programmé”, incapable de remplir sa mission principale : organiser des élections crédibles.
Diagnostic d’un naufrage annoncé
L’ancien candidat présidentiel pointe “une incompréhension crasse des enjeux” par les membres du CPT. “Ils devaient être les artisans d’une passerelle démocratique, ils en sont devenus les fossoyeurs”, assène-t-il. Son constat est implacable : après douze mois d’exercice, le bilan se résume à une aggravation de l’insécurité, une recrudescence des déplacements forcés et une paralysie institutionnelle.
Architecturer l’après-CPT
Face à cette impasse, Renois esquisse trois scénarios :
- Une mue radicale du CPT sous une forme élargie
- L’émergence d’un directoire technique issu de la société civile
- Un recours exceptionnel à la Cour de cassation
“Mais attention, prévient-il, aucune de ces options ne garantit le succès. Il s’agit avant tout d’éviter le chaos absolu.”
Le mirage de la solution judiciaire
Alors que certains plaident pour un président issu de la magistrature suprême, Renois balaie cette hypothèse : “Confier le pays à un juge, c’est substituer une crise politique à une crise constitutionnelle”. Pour lui, seule une refondation inclusive du processus transitionnel pourrait éviter l’effondrement.
Urgence humanitaire et bombe sociale
Le tableau dressé est alarmant :
- +68% d’attaques armées en 3 mois
- 147,000 nouveaux déplacés depuis janvier
- Des forces de l’ordre dépassées et démoralisées
“Nous jouons avec une mèche déjà allumée“, met en garde Renois, évoquant un risque imminent d’explosion sociale généralisée.