En Haïti, la crise sécuritaire continue de ravager des vies. Depuis le début de l’année, plus de 40 000 enfants ont été forcés de fuir leur foyer à cause de la violence croissante liée aux gangs armés, alerte Save The Children. L’ONG tire la sonnette d’alarme : les plus jeunes sont pris dans un engrenage de peur, d’insécurité et de précarité.
Une enfance volée
Déracinés, souvent séparés de leurs proches, des milliers d’enfants vivent aujourd’hui dans des écoles transformées en abris ou dans des campements de fortune. Leurs conditions de vie sont dramatiques : absence d’eau potable, de soins de santé et de soutien psychologique.
« Les enfants ont fui la violence, mais ils ne sont pas en sécurité pour autant », souligne Chantal Sylvie Imbeault, directrice de Save The Children en Haïti.
Beaucoup ont été témoins de scènes d’une extrême violence : incendies, fusillades, menaces. Pour ces enfants, l’insécurité est devenue la norme.
L’aide humanitaire à bout de souffle
Les efforts des organisations sur le terrain sont freinés par un contexte de plus en plus dangereux. Routes bloquées, zones contrôlées par des groupes armés, missions suspendues : les équipes de Save The Children peinent à atteindre les enfants qui en ont désespérément besoin.
« Nos équipes font tout ce qu’elles peuvent, mais la situation devient intenable », déplore Mme Imbeault.
Un appel urgent à l’action
Save The Children appelle à une mobilisation immédiate. L’ONG exhorte la communauté internationale à renforcer son soutien humanitaire et demande aux autorités haïtiennes de sécuriser l’accès aux zones à risque pour protéger les enfants.
« Si nous restons inactifs, ces enfants risquent de grandir sans éducation, sans soins, sans avenir. »
Une génération menacée
Malnutrition, déscolarisation, exploitation, enrôlement forcé : les dangers sont multiples. Face à l’ampleur de la crise, l’organisation insiste sur l’urgence de replacer les droits de l’enfant au cœur des réponses humanitaires.
La survie de milliers d’enfants dépend désormais de la solidarité, de la volonté politique, et d’un sursaut collectif. Haïti vit une urgence silencieuse. Il est temps d’y répondre.