Gustavo Adrianzen

Crise au Pérou : le Premier ministre démissionne

Au Pérou, le Premier ministre Gustavo Adrianzén a présenté sa démission mardi 13 mai, après quatorze mois en poste. Il évite ainsi une motion de censure qui devait être débattue le lendemain au Parlement, portée par des députés de tous bords politiques.

Sa démission intervient quelques heures après un remaniement ministériel surprise annoncé par la présidente Dina Boluarte, qui a remplacé les ministres de l’Intérieur, de l’Économie et des Transports.

Un pays plongé dans une crise politique profonde

Le Pérou vit une instabilité politique chronique : six présidents en neuf ans et trois Premiers ministres en moins de deux ans et demi. Dina Boluarte, arrivée au pouvoir en décembre 2022 après la destitution de Pedro Castillo, gouverne sans parti politique, mais avec le soutien d’une coalition de droite au Parlement.

Sécurité en déclin, colère populaire en hausse

Le pays fait également face à une flambée de violences. Des gangs multiplient les actes d’extorsion dans les grandes villes, notamment à Lima, où vingt chauffeurs de bus ont été tués depuis janvier. Malgré l’intervention de l’armée, Adrianzén a été critiqué pour son inaction, et pour avoir nié l’enlèvement de treize ouvriers retrouvés morts dans une mine quelques jours plus tard.

Ce mardi, une manifestation de conducteurs était organisée à Lima pour dénoncer l’insécurité. Pourtant, le Premier ministre démissionnaire s’est félicité de son action, en décalage complet avec la réalité du terrain.

Popularité au plus bas pour Dina Boluarte

La présidente est de plus en plus isolée. Sa cote de popularité est tombée à seulement 2 %, selon les derniers sondages. Son mandat est aussi entaché de scandales : le « Rolexgate » – concernant des bijoux non déclarés – et une rhinoplastie tenue secrète en juillet 2023, en violation des règles de transparence imposées aux dirigeants.

Conclusion

La démission de Gustavo Adrianzén s’inscrit dans une dynamique de crise politique et sociale durable au Pérou. Entre instabilité gouvernementale, violences croissantes et méfiance populaire, l’exécutif semble de plus en plus fragilisé, sans perspective de rétablissement à court terme.

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