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Liberté de la presse : SOS Journalistes réclame la levée de l’interdiction de départ visant Esaüe César

Le journaliste Esaüe César, co-animateur de l’émission Matin Débat sur Radio-Télé Éclair, fait actuellement l’objet d’une interdiction de départ du territoire haïtien, mesure dénoncée avec vigueur par l’organisation SOS Journalistes.

Cette interdiction, dont l’origine remonte au 1er février 2023 sous le gouvernement de l’ex-Premier ministre Ariel Henry, avait été émise par le commissaire du gouvernement de l’époque, Jacques Lafontant, à la suite d’accusations de complot contre la sûreté de l’État, de menaces contre le chef du gouvernement et d’infractions liées à l’exercice du journalisme. Pourtant, après audition, aucune charge n’avait été retenue contre lui.

« En 2023, j’étais très critique envers le gouvernement d’Ariel Henry. C’est à cause de mon travail que j’ai été pris pour cible », a déclaré Esaüe César à SOS Journalistes, rappelant que son collègue Luckner “Louco” Désir avait également été visé dans ce qu’il considère comme une campagne de persécution.

Depuis janvier 2025, César avait pourtant voyagé à plusieurs reprises à l’étranger sans difficulté. Ce n’est que le 21 mai dernier, à l’aéroport du Cap-Haïtien, que les agents d’immigration ont confisqué son passeport, l’empêchant de quitter le territoire. Une situation qu’il juge incompréhensible, soulignant l’absence de poursuites judiciaires concrètes à son encontre.

Une mesure jugée arbitraire

Joseph Guyler C. Delva, secrétaire général de SOS Journalistes, a condamné cette mesure, la qualifiant de manœuvre politique visant à restreindre la liberté de mouvement d’un journaliste engagé. Il a exhorté le commissaire du gouvernement actuel, Me Frantz Monclair, à agir pour lever sans délai cette interdiction.

« Il est inadmissible qu’un dossier politique puisse refaire surface dans le but de pénaliser un journaliste et d’entraver sa libre circulation », a déclaré Delva.

Un climat hostile au journalisme

SOS Journalistes a réaffirmé son engagement à défendre la liberté de la presse en Haïti, rappelant que les journalistes font face à de graves menaces, allant jusqu’aux meurtres, enlèvements, disparitions et actes d’intimidation.

Dans un contexte de violence croissante, l’organisation a évoqué des cas récents à Mirebalais, où plusieurs journalistes ont été assassinés ou portés disparus, dénonçant l’inaction des autorités face à ces atteintes répétées à la liberté d’informer.

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