Dans une récente déclaration publiée sur ses réseaux sociaux, Me André Michel a vivement critiqué la gestion administrative du Consulat d’Haïti à Paris et, plus largement, la politique diplomatique du Conseil présidentiel de transition (CPT). Selon l’avocat et ancien porte-parole du Secteur démocratique et populaire, l’augmentation rapide du personnel consulaire et les nominations diplomatiques récentes témoignent d’un profond dysfonctionnement au sommet de l’État.
Effectifs en hausse, compétence en baisse ?
André Michel affirme que l’effectif du personnel au consulat d’Haïti à Paris serait passé de 10 à 30 employés en seulement quelques mois. Une hausse qu’il qualifie d’« injustifiée » et révélatrice d’une gestion administrative chaotique. Il pointe également du doigt un phénomène plus large : plus de 400 personnes auraient été nommées à des postes diplomatiques en seulement 13 mois, contre 25 sous le gouvernement d’Ariel Henry.
Pour Me Michel, cette inflation de nominations est non seulement excessive, mais aussi dangereuse pour la crédibilité de la diplomatie haïtienne. Il estime que 90 % des nouveaux diplomates ne disposent d’aucune formation ou expérience en relations internationales, un constat qui, selon lui, nuit à l’image du pays à l’étranger.
Un fardeau budgétaire estimé à 2,5 millions USD par mois
L’avocat ne se contente pas d’un simple constat : il avance également des chiffres alarmants. Selon ses estimations, cette vague de recrutements entraînerait une hausse mensuelle de plus de 2,5 millions de dollars américains dans les dépenses publiques. Dans un contexte économique aussi fragile que celui d’Haïti, il considère cette situation comme « un fardeau économique injustifiable ».
Des accusations directes contre les membres du CPT
André Michel n’hésite pas à nommer certains membres influents du CPT, notamment Edgard Leblanc, Leslie Voltaire et Fritz Jean, qu’il accuse de ne pas avoir su préserver le minimum de prestige attaché à la diplomatie haïtienne. Selon lui, ces figures historiques portent une lourde responsabilité dans la dégradation actuelle de la représentation extérieure du pays.
Une intervention qui relance le débat sur la gouvernance
Si Me Michel est souvent perçu comme une figure clivante ou opportuniste de la scène politique haïtienne, ses prises de position continuent de provoquer des réactions. Sa dernière sortie relance le débat sur la gouvernance du CPT dans un contexte de crise persistante, où la légitimité et l’efficacité des institutions sont régulièrement remises en question.
Comme à l’accoutumée, ses publications ont suscité des critiques virulentes sur les réseaux sociaux. Mais pour certains observateurs, elles soulèvent néanmoins des questions essentielles sur la transparence et les priorités de l’État haïtien en matière de politique étrangère.