Sous des airs d’homme d’État indigné, Fritz Jean orchestre une prise en otage silencieuse des institutions haïtiennes. Enquête sur un coordonnateur du CPT obsédé par le pouvoir, imperméable à l’éthique et sourd à la misère du peuple.
Trois mois de simulacre : Fritz Alphonse Jean, l’homme qui tue la transition
Alors que le peuple haïtien attendait une main ferme pour stabiliser le pays, Fritz Alphonse Jean s’est révélé être le chirurgien du pourrissement institutionnel. Trois mois après son arrivée à la tête du Conseil Présidentiel de Transition, aucune réforme, aucun souffle nouveau, aucun résultat — si ce n’est une concentration de pouvoir d’une rare brutalité.
D’un côté, l’indignation diplomatique. De l’autre, un empire parallèle
Fritz Jean tonne dans les médias contre des nominations diplomatiques « honteuses ». Il parle de dignité, de surcharge, de respect. Mais ce discours n’est qu’un écran de fumée pour masquer un hold-up organisé, où lui et son clan imposent leurs hommes aux postes-clés de l’État.
Pendant qu’il joue les moralistes dans les colonnes du Nouvelliste, il verrouille la Douane, la DGI, la BNC, la BRH, l’Éducation, la Police, les ports, les finances publiques… Chaque institution devient un pion sur l’échiquier de sa mainmise.
Le vrai scandale : un État pillé à huis clos
Des sources internes le confirment : Fritz Jean siphonne la Douane à hauteur de 25 millions de gourdes par mois. Il bloque sciemment les nominations de directeurs pour garder sous sa coupe Julcène Édouard, l’homme-lige de ses intérêts douaniers.
Ce n’est plus un dysfonctionnement. C’est un pillage. Organisé. Systématique. Prédateur.
Des contrats fictifs pullulent, des imprimantes changées sur ordre personnel pour servir des fournisseurs liés à Smith Joseph, des terrains promis à la DGI en échange d’alliances politiques… Pendant ce temps, les enseignants attendent leurs salaires que bloque l’État fantôme de Fritz Jean.
L’État paralysé, le peuple trahi
Deux conseils des ministres en trois mois. Le reste du temps : silence radio, blocage, mutisme. Ce sabotage délibéré n’a qu’un but : empêcher toute décision qui risquerait d’ébranler l’édifice de ses intérêts personnels. Les autres membres du CPT ? Réduits au rôle de figurants ou tenus à l’écart.
Un haut cadre déclare :
« Il dénonce la corruption, mais il en vit. Il parle de transparence, mais il gouverne dans l’ombre. »
Fritz Jean, le pompier pyromane de la transition
Il accuse le ministère des Affaires étrangères de clientélisme pendant que ses propres alliés — Leslie Voltaire, Smith Augustin — nomment 90 % des diplomates. Il prétend restaurer l’État, mais agit comme un potentat.


Sa présidence transitoire est un abus de confiance, une manœuvre politique, un acte de sabotage démocratique.
Le vernis craque. Le masque tombe.
Ceux qui espéraient un homme d’équilibre découvrent un prédateur méthodique. Il a transformé la transition en pactole. Il a remplacé le chaos par l’opacité. Il a remplacé l’État par son clan.
À deux mois de la fin de son mandat, l’heure n’est plus à l’indulgence. Il faut nommer les choses : Fritz Jean est une imposture politique.