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Pierre Espérance en mission à Washington : plaidoyer fort pour Haïti auprès de l’OEA et du Département d’État

Washington, 24 juillet 2025 – En pleine mission aux États-Unis, Pierre Espérance, directeur exécutif du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), multiplie les rencontres diplomatiques pour attirer l’attention de la communauté internationale sur la crise multidimensionnelle en Haïti.

Invité par Human Rights Watch, il a rencontré plusieurs hauts responsables de l’Organisation des États Américains (OEA), de la CARICOM, ainsi que des membres influents du Département d’État américain. Objectif : dénoncer l’inefficacité du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et mobiliser des actions concrètes face à l’insécurité et à la dégradation institutionnelle.

« Nous avons un conseil de neuf personnes, mais aucun résultat concret n’en découle », regrette-t-il.
« Plusieurs conseillers sont poursuivis pour corruption. Les grands chantiers de la transition sont au point mort. »

Au cours de sa mission, Espérance a notamment alerté sur :

  • L’impunité généralisée ;
  • L’insuffisance des services publics essentiels ;
  • L’incapacité du gouvernement à répondre aux besoins de la population ;
  • Le manque de moyens de la police nationale, face à la violence des gangs.

Lors de son entretien avec Albert Ramdin, secrétaire général de l’OEA, Pierre Espérance a insisté sur l’urgence d’un engagement concret de l’organisation :

« La violence des gangs, l’absence de soins, la misère et l’impunité menacent la survie même de notre société. »

Il a également plaidé pour un moratoire sur les expulsions de migrants haïtiens vivant aux États-Unis :

« J’ai rencontré une délégation de congressmen américains pour réclamer un moratoire sur les déportations. Trop de familles vulnérables sont menacées. »

Des rencontres stratégiques avec la CARICOM et l’OEA

Parmi les interlocuteurs du militant haïtien figuraient les représentants de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, la Grenade, les Bahamas, Saint-Kitts-et-Nevis, Trinité-et-Tobago, la Dominique, le Guyana, et Antigua-et-Barbuda. Tous sont accrédités auprès de l’OEA et ont été sensibilisés sur l’urgence de la situation haïtienne.

Espérance appelle l’OEA à initier un dialogue structuré avec le CPT et le Premier ministre Alix Didier Fils Aimé. Il affirme que l’accord du 3 avril 2024 est un échec et que le gouvernement actuel n’est pas en mesure d’assurer une transition effective d’ici au 7 février 2026, date prévue de fin de mandat.

« Le leadership fait défaut. Les autorités ne pensent qu’à leurs intérêts personnels. Pendant ce temps, le peuple souffre », fustige-t-il.

Un cri d’alarme pour une réponse internationale coordonnée

Pierre Espérance dénonce également le manque de moyens alloués à la sécurité publique :

« Les policiers veulent protéger, mais ils n’ont ni matériel, ni ressources. »

Cette tournée diplomatique vise à mobiliser l’engagement américain et caribéen en faveur d’une intervention coordonnée pour stopper la spirale de violence, renforcer la gouvernance, et restaurer la stabilité institutionnelle.

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