524943550_1186879786801132_5609124756869817429_n

Crise humanitaire : le Gouvernement haïtien structure sa riposte face à l’explosion des déplacés internes

Port-au-Prince, 29 juillet 2025 –
Lors de la 19e édition des « Mardis de la Nation » tenue à la Primature, le ministre délégué chargé de la Solidarité et des Affaires humanitaires, Herwil Gaspard, a livré un message sans détour sur l’ampleur de la crise humanitaire que traverse le pays. Face à l’explosion du nombre de déplacés internes – aujourd’hui estimés à plus d’un million – le Gouvernement haïtien met en œuvre une réponse structurée qui allie urgence et reconstruction.

« Ces familles n’ont pas fui une catastrophe naturelle. Elles ont été chassées de leurs maisons par la terreur des armes », a déclaré le ministre, en dénonçant la nature politique et violente de la crise actuelle.

Une stratégie nationale en trois volets

La réponse de l’État s’organise autour de trois piliers fondamentaux : l’urgence humanitaire, le relogement digne et le relèvement économique. Dans les zones d’accueil, plusieurs institutions publiques se mobilisent : FAES pour l’aide alimentaire, DINEPA pour l’eau potable, MSPP pour les soins de santé, et ONM pour le suivi des déplacés. Ces efforts visent à assurer une présence effective de l’État dans les zones de refuge.

Mais le Gouvernement entend aller au-delà de l’assistanat. Avec le lancement d’un programme de subvention locative, les familles pourront quitter les camps de fortune pour retrouver un cadre de vie plus stable. Ce dispositif est complété par des initiatives de réinsertion économique, notamment via des formations professionnelles en partenariat avec l’Institut national de la formation professionnelle (INFP), et des projets générateurs de revenus.

« L’aide humanitaire est nécessaire, mais insuffisante. Il faut briser le cycle de dépendance », a martelé le ministre Gaspard, pointant l’enjeu fondamental : redonner aux populations déplacées les moyens de se relever.

Une crise d’ampleur nationale

Selon la Direction générale de la Protection civile (DGPC), près de 180 000 personnes vivent aujourd’hui dans des camps. Les départements de l’Ouest, de l’Artibonite et du Centre sont parmi les plus touchés. La violence armée, notamment dans la région métropolitaine, a transformé des quartiers entiers en zones d’exode, forçant les familles à fuir dans l’urgence.

Le Gouvernement affirme sa volonté d’intervenir non seulement pour soulager, mais surtout pour prévenir. La stratégie mise en œuvre vise aussi à couper les liens entre les jeunes vulnérables et les gangs armés, afin de réduire les risques d’embrigadement.

Pour un retour à la stabilité et à la démocratie

Herwil Gaspard l’a affirmé : restaurer la sécurité sociale et économique est la condition pour organiser des élections crédibles et durables. Le programme PREJEUNES, lancé le 4 juillet dernier, illustre cette volonté de doter la jeunesse haïtienne d’alternatives concrètes à la marginalisation et à la violence.

Le mot d’ordre du Gouvernement est clair : fermeté, équité, efficacité. Dans un contexte où la violence continue de faire rage, cette stratégie entend poser les bases d’un redressement durable, loin de l’improvisation ou de la résignation.

Tags: No tags

Les commentaires sont fermés.