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Haïti : Washington réaffirme son soutien au Conseil présidentiel de transition et au Premier ministre

Port-au-Prince, 1er août 2025 – À travers un message officiel publié vendredi par le Bureau des affaires de l’hémisphère occidental du Département d’État, les États-Unis ont renouvelé leur appui au Conseil présidentiel de transition (CPT) ainsi qu’au gouvernement dirigé par le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé. Une déclaration ferme qui envoie un signal politique fort à six jours d’un changement annoncé à la tête du Conseil.

« Les États-Unis sont informés de tentatives de corruption visant à saper la stabilité d’Haïti.
Nous saluons les membres du Conseil présidentiel de transition qui ont rejeté la corruption et réaffirmons notre soutien à leur collaboration avec le Premier ministre pour œuvrer ensemble à la stabilisation d’Haïti, dans l’intérêt national que nous partageons.
Nous tiendrons pour responsables tous ceux qui chercheraient à perturber cette coopération », a tweeté la diplomatie américaine.

Un message à double portée politique

Ce message américain intervient alors que des rumeurs persistantes font état de manœuvres visant à écarter Alix Didier Fils-Aimé de la tête du gouvernement. Le chef de l’exécutif semble cependant bénéficier, du moins pour le moment, d’un solide soutien de Washington, qui voit en lui un partenaire clé dans le processus de transition.

La déclaration survient également dans un contexte de tensions croissantes au sein du CPT. Le président actuel, Fritz Jean, doit quitter ses fonctions le 7 août, conformément aux règles internes du Conseil. Il devrait être remplacé par Laurent Saint-Cyr, selon le principe de rotation prévu. Or, des tractations seraient en cours pour empêcher cette passation, alimentant incertitude et crispations au sommet de l’État.

Un appui à la transition face à une légitimité contestée

Cette sortie diplomatique intervient alors que plusieurs voix dans la société civile et la classe politique appellent au départ pur et simple du CPT, qu’ils accusent d’inefficacité, de manque de transparence, voire d’illégitimité. Le message américain apparaît ainsi comme un soutien public et assumé à la continuité du processus en cours, malgré les critiques internes.

Un horizon institutionnel toujours flou après le 7 février 2026

Il est important de rappeler que le mandat du CPT prend fin le 7 février 2026. Or, à l’heure actuelle, aucune structure de transition ou calendrier électoral crédible n’a été annoncé pour assurer une relève constitutionnelle.

En début de semaine, un document confidentiel de l’Organisation des États américains (OEA) a fuité, évoquant clairement le risque d’un “vide politique” à partir de cette date, susceptible de plonger le pays dans une nouvelle phase d’instabilité. Ce constat renforce l’urgence de poser des jalons clairs pour l’après-CPT.

En réaffirmant son soutien au CPT et au Premier ministre, les États-Unis envoient un message de continuité et de fermeté, tout en mettant en garde contre toute tentative de sabotage du processus. Reste à savoir si ce signal suffira à apaiser les tensions internes, ou s’il marquera le début d’un nouveau bras de fer au sommet de l’État haïtien.

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