1754012785-MixCollage-31-Jul-2025-09-41-PM-7655

Haïti – Des déplacés de Solino réclament le retour à la sécurité et à la dignité

Port-au-Prince, 31 juillet 2025 – Des dizaines de déplacés internes, originaires du quartier de Solino, ont organisé ce jeudi une marche pacifique pour interpeller les autorités sur l’urgence de rétablir la sécurité et leur permettre de rentrer chez eux. Ces habitants vivent depuis plus de huit mois dans des camps de fortune après avoir fui la violence des groupes armés, notamment ceux affiliés à la coalition « Viv Ansanm ».

Un appel à la responsabilité de l’État

À l’initiative du Comité central du couloir humanitaire de Solino, la mobilisation a commencé devant l’Office de la protection du citoyen (OPC), à Bourdon, par une cérémonie vodou. Les manifestants ont ensuite défilé jusqu’à Lalue, brandissant des pancartes aux messages explicites :

« Nou bouke viv nan kan »
« Leta, Solino vle viv ak diyite »

« Cette marche vise à rappeler à l’État ses responsabilités. Nous voulons retrouver nos maisons, nos vies. Nous ne pouvons plus supporter les conditions inhumaines dans les camps », a déclaré l’un des organisateurs.

Des témoignages marqués par la souffrance

Les manifestants ont décrit un quotidien éprouvant : manque d’hygiène, absence d’intimité, maladies dues à l’humidité.

« Quand il pleut, c’est l’enfer. J’ai développé des douleurs aux genoux à force de dormir sur le sol humide », a confié une femme, visiblement à bout de force.

Marie, mère de famille déplacée, ajoute :

« L’aide qu’on reçoit est insuffisante. Les loyers sont fixés en dollars, c’est inabordable. On veut simplement rentrer chez nous, mais en sécurité. »

L’inaction des forces de l’ordre pointée du doigt

Les protestataires dénoncent l’absence d’interventions sérieuses de la police à Solino, toujours sous le contrôle de groupes armés.

« Depuis notre départ, aucune opération réelle n’a été menée. Les bandits se déplacent librement, comme si de rien n’était », déplore un manifestant.

Ils demandent au gouvernement de mobiliser tous les moyens nécessaires – y compris l’utilisation de technologies comme les drones tactiques – pour reprendre le territoire et garantir la sécurité des citoyens.

Une mobilisation qui se veut persistante

Les déplacés promettent de maintenir la pression tant que les autorités n’agiront pas concrètement. Pour eux, l’heure n’est plus aux promesses, mais à l’action coordonnée, afin de sortir le pays de l’impasse sécuritaire.

Tags: No tags

Les commentaires sont fermés.