Washington, 6 novembre 2025 — Le compte à rebours est arrivé à son terme pour près de 250 000 migrants vénézuéliens installés aux États-Unis. Dès ce vendredi soir, ils perdront la protection contre les expulsions que leur offrait le Statut de Protection Temporaire (TPS), une mesure qui prend officiellement fin à la suite d’une décision confirmée par la Cour suprême américaine, selon un rapport de CNN.
Pour des milliers de familles, cette échéance marque un tournant dramatique. « En perdant leur statut, ils se retrouvent sans aucune forme de protection migratoire. À partir de ce moment, ils peuvent être arrêtés et placés dans un processus d’expulsion », a déclaré l’avocat en immigration Haim Vásquez.
Les chiffres officiels révèlent qu’environ 350 000 Vénézuéliens avaient déjà vu expirer leur statut depuis la dernière prolongation en 2023. Désormais, la majorité des bénéficiaires initiaux de 2021 se retrouvent plongés dans une incertitude totale, sans solution légale pour rester sur le sol américain.
Le Service de la citoyenneté et de l’immigration des États-Unis (USCIS) a d’ailleurs averti sur son site que toute personne ne disposant pas d’un autre fondement légal doit « se préparer à retourner au Venezuela », un pays encore frappé par une profonde crise économique et politique.
Une lueur d’espoir pour quelques milliers
Selon Haim Vásquez, une petite fraction des bénéficiaires pourra toutefois conserver son statut jusqu’en octobre 2026. Il s’agit uniquement de ceux ayant renouvelé leur demande entre le 17 janvier et le 5 février 2025, d’après les précisions de l’USCIS.
Une marge infime, souligne Adelys Ferro, directrice du Venezuela American Caucus, qui parle de « quelques milliers de personnes seulement ».
Une diaspora en détresse
Mme Ferro décrit une situation de panique au sein de la communauté :
« Nous recevons des centaines de messages chaque jour de personnes cherchant des solutions. C’est une situation de terreur, un état d’anxiété permanent », confie-t-elle à CNN.
Pendant ce temps, le gouvernement américain garde le silence sur d’éventuelles mesures d’allégement ou de transition. Des associations de défense des migrants appellent à une révision humanitaire du programme TPS, craignant que le retour forcé de milliers de personnes ne les expose à la persécution, à la pauvreté extrême et à l’instabilité politique persistante au Venezuela.

