Port-au-Prince, 23 décembre 2025.
Selon les déclarations de ses avocats, une intervention menée par des agents de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) au domicile de l’ancien maire de Port-au-Prince, Ralph Youri Chevry, aurait causé d’importants dégâts matériels. La barrière principale de la résidence aurait été détruite à l’aide d’un engin lourd, et un chien appartenant à M. Chevry aurait été tué lors de l’opération.
L’ancien édile dénonce une violation de domicile ainsi qu’une atteinte à sa liberté individuelle. Son équipe de défense affirme que ces actes constituent de graves manquements aux procédures légales en vigueur.
L’un de ses avocats, Me Guerby Blaise, a confirmé que des démarches judiciaires ont déjà été engagées. « L’affaire est actuellement enrôlée au tribunal de première instance de Port-au-Prince. Elle a été confiée au doyen Bernard Saint-Vil, et nous attendons la fixation d’une date d’audience afin de défendre les intérêts de notre client », a-t-il déclaré.
Selon Me Blaise, les faits reprochés aux agents de la DCPJ sont passibles de sanctions prévues par la loi. La défense entend solliciter l’application stricte des textes légaux, y compris la destitution du directeur central de la DCPJ, Justin Marc, ainsi qu’une réparation financière pour les préjudices matériels et moraux subis par M. Chevry.
Cette intervention policière avait déjà provoqué une vague de réactions dans les milieux de la société civile. Plusieurs organisations de défense des droits humains, dont le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), avaient publiquement condamné la descente des agents de la DCPJ au domicile de l’ancien maire.
Il convient toutefois de rappeler qu’un avis de recherche avait été émis par la DCPJ à l’encontre de Ralph Youri Chevry le 8 janvier 2021. Publié sur la page officielle de l’institution, cet avis faisait état de plusieurs chefs d’accusation, notamment assassinat, tentative d’assassinat, destruction de biens publics et privés, ainsi qu’association de malfaiteurs.
À ce stade, aucune décision judiciaire n’a encore été rendue concernant la plainte déposée par l’ancien maire de Port-au-Prince.

