Port-au-Prince – Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) dénonce des « tractations » entre la Primature et le ministère de l’Intérieur visant à faciliter la libération de Rosemila Petit-Frère, ex-mairesse de l’Arcahaie, arrêtée en République dominicaine pour ses présumés liens avec des gangs armés.
Selon le directeur exécutif du RNDDH, Pierre Espérance, cette intervention irait à l’encontre de la politique de « tolérance zéro » proclamée mercredi par le Premier ministre Alix Fils-Aimé. Rosemila Petit-Frère doit être remise à la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) après son arrestation dimanche dernier à sa descente d’avion à Saint-Domingue, où elle avait été interrogée par la Direction Générale de la Migration (DGM).
Des chèques d’importants montants auraient été retrouvés dans ses bagages, renforçant les soupçons de financements accordés à des chefs de gangs, notamment un certain « Kempes ». Déjà visée par un rapport de la DCPJ en 2024, elle avait justifié son absence par un voyage médical à l’étranger.
Cette affaire intervient alors que le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et le gouvernement sont engagés dans l’organisation d’un référendum jugé inconstitutionnel et d’élections en quatre mois, ce qui, selon plusieurs observateurs, fragilise encore davantage les institutions du pays.