Port-au-Prince, le jeudi 9 octobre 2025. — Le gouvernement haïtien a adopté, lors d’un Conseil des ministres extraordinaire tenu au Palais national, le Budget général de l’exercice fiscal 2025-2026, marquant une étape cruciale dans la stratégie nationale de stabilisation et de développement.
Présidé par le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, en présence des membres du Conseil présidentiel de transition (CPT), ce Conseil des ministres a également revêtu une portée symbolique : celle de la réappropriation du Palais national, haut lieu du pouvoir républicain, désormais replacé au centre de la vie institutionnelle du pays après plusieurs années d’abandon.
Le Budget 2025-2026, élaboré conjointement par le Ministère de l’Économie et des Finances (MEF) et le Ministère de la Planification et de la Coopération externe (MPCE), en coordination avec l’ensemble des ministères et institutions publiques, s’articule autour de quatre priorités stratégiques :
- la restauration de la sécurité publique ;
 - l’organisation d’élections inclusives et démocratiques ;
 - la stabilisation macroéconomique ;
 - et l’amélioration durable des conditions de vie de la population.
 
D’un montant global de 345 milliards de gourdes, ce budget ambitionne de soutenir la relance économique et la gouvernance institutionnelle, sans introduire de nouvelles mesures fiscales ou douanières. Près de 70 % des recettes proviendront des efforts accrus de collecte des administrations fiscale et douanière.
Répartition des priorités budgétaires
- Salaires : environ 35 % du budget total, incluant l’annualisation des crédits du MENFP et de la PNH, ainsi que l’intégration de quatre nouvelles promotions de policiers et de 2 500 soldats.
 - Sécurité publique et élections : 16 %, afin de consolider l’appareil sécuritaire et de garantir la tenue de scrutins transparents.
 - Éducation : 15 %, confirmant sa place centrale dans les politiques publiques du gouvernement.
 
Des mesures ciblées accompagneront ce cadre budgétaire, notamment pour :
- stimuler la production locale et la croissance économique ;
 - protéger les entreprises investissant en Haïti ;
 - et ajuster le Code général des impôts (CGI) en réponse aux préoccupations des chambres de commerce et d’industrie.
 
Ce budget se veut à la fois réaliste et porteur d’espoir, traduisant la volonté du gouvernement de consolider les institutions, de renforcer la sécurité, et de préparer le terrain à des élections libres et inclusives.
Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a salué la collaboration de ses collègues ministres et du Conseil présidentiel de transition, soulignant que ce budget illustre « la détermination de l’État à servir la population, malgré les contraintes économiques et sécuritaires actuelles ».

