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Dans le Centre, l’État brave l’insécurité pour venir en aide aux plus vulnérables

Dans un contexte où l’insécurité menace chaque jour un peu plus les régions de l’intérieur du pays, la Délégation départementale du Centre a lancé une initiative d’envergure : distribuer 10 000 kits alimentaires, 2 000 kits d’hygiène et ravitailler six restaurants communautaires. Une opération rendue possible grâce au soutien de la FAES (Fonds d’Assistance Économique et Sociale) et de l’organisation MAS, et qui redonne espoir à une population trop souvent oubliée.

Une réponse urgente à une urgence silencieuse

Alors que les gangs comme Gran Grif ou Viv Ansanm gagnent du terrain dans la région, cette initiative s’inscrit comme un acte de résistance autant qu’un geste de solidarité. Les familles ciblées vivent sous une pression constante, parfois sans accès à des denrées de base. Ces distributions sont donc bien plus que de simples aides : elles symbolisent la présence de l’État dans les zones à haut risque.

Des restaurants communautaires pour nourrir et apaiser

Chaque restaurant communautaire bénéficiera de 1 000 plats chauds à distribuer quotidiennement. La FAES a pris soin d’identifier les établissements en amont et de sécuriser leur implantation. De plus, quatre moulins seront mis à disposition pour faciliter la préparation des repas. Ce sont les cuisinières bénévoles, souvent des femmes de la communauté, qui seront en première ligne de cette mobilisation.

Frederique OCCEAN, un homme de terrain

À la tête de cette manœuvre : Frederique OCCEAN, Délégué départemental du Centre. Depuis le 31 mars 2025, il est sous menace directe des groupes armés. Pourtant, il poursuit sa mission, coordonnant personnellement cette opération humanitaire, comme le confirme une note officielle du 16 juillet. Son engagement illustre le courage de nombreux fonctionnaires qui, malgré les risques, choisissent de servir la population.

Un signal fort à la diaspora et au pays tout entier

Au-delà de l’aide immédiate, cette initiative envoie un message fort, notamment à la diaspora haïtienne : l’État, bien que fragilisé, est encore capable d’agir. Pour ceux qui s’inquiètent à distance pour leurs proches, savoir que de telles opérations existent et réussissent, même dans un climat aussi tendu, est porteur d’un certain soulagement.

Résister, nourrir, protéger

La logistique derrière une telle opération est colossale : sécurisation des convois, points de distribution protégés, coordination entre institutions et acteurs locaux… Chaque étape est un défi. Mais derrière ces efforts se cache une volonté farouche de faire front ensemble. Le Centre devient ainsi le théâtre d’une solidarité lucide et courageuse.

Dans un pays trop souvent plongé dans les mauvaises nouvelles, cette action vient rappeler que l’entraide et la résilience font encore partie du paysage haïtien. Comme le dit si bien le proverbe : « Nan kominote, nou pi fò ». C’est dans cet esprit que cette opération s’inscrit — une démonstration que l’unité peut encore vaincre la peur.

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