Port-au-Prince, 18 juin 2025 —
Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a rencontré ce mercredi à la Villa d’Accueil, Madame María Isabel Salvador, représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU, à l’occasion de la fin de sa mission en Haïti. Une rencontre qui aurait pu passer inaperçue si elle ne reflétait pas, une fois encore, l’absurdité du jeu diplomatique dans lequel le CPT excelle : beaucoup de mots, peu d’actions.
Alors que les Haïtiens vivent au rythme de l’insécurité, de la faim et de l’exil forcé, les dirigeants de la transition prennent le temps de « saluer la collaboration étroite » de Mme Salvador. Quelle collaboration ? Quels résultats tangibles ? Personne n’en voit la trace.
María Isabel Salvador, pourtant censée représenter les efforts de l’ONU pour accompagner la sortie de crise en Haïti, quitte un pays plus instable qu’à son arrivée. Les gangs ont renforcé leur emprise, les institutions sont toujours au point mort, et les populations déplacées continuent de grossir les camps de fortune. En retour, le CPT lui adresse une reconnaissance chaleureuse, comme s’il s’agissait d’un passage couronné de succès.
Une mascarade bien orchestrée.
Fritz Alphonse Jean et ses collègues en profitent pour donner une illusion de maîtrise diplomatique. Mais qu’y a-t-il derrière ces sourires institutionnels et ces poignées de main protocolairement chaleureuses ? Rien d’autre qu’un vide politique sidéral, masqué par des communiqués lisses et des cérémonies sans substance.
Cette visite de courtoisie masque difficilement le désintérêt réel des Conseillers-Présidents pour le quotidien du peuple. Pas un mot sur les mécanismes concrets pour alléger la souffrance des déplacés, ni sur l’échec flagrant des partenariats internationaux à produire des résultats visibles. La venue d’un nouveau représentant du Secrétaire général de l’ONU est annoncée avec espoir… Mais les Haïtiens savent déjà à quoi s’en tenir.
L’éternel théâtre des fins de mission.
Il est grand temps que le Conseil Présidentiel de Transition cesse de se réfugier derrière les symboles diplomatiques pour masquer son inefficacité. Les remerciements à répétition n’apportent ni pain ni sécurité. Le peuple haïtien attend des actes, pas des accolades de fin de mission.