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Diplomatie efficace : Alix Didier Fils-Aimé replace Haïti au cœur de l’agenda politique américain

Port-au-Prince, 30 juillet 2025 –
Alix Didier Fils-Aimé a réussi un coup de maître diplomatique. En quelques jours à Washington, le Premier ministre haïtien est parvenu à attirer l’attention de plusieurs sénateurs américains sur la situation des Haïtiens protégés par le TPS (Temporary Protected Status), menacés d’expulsion d’ici août 2025. Résultat : une lettre signée par neuf sénateurs vient mettre l’administration Trump face à ses contradictions.

Une visite décisive

Arrivé à Washington dans un contexte d’urgence, Fils-Aimé avait une mission claire : empêcher la fin brutale du TPS qui protège près de 200 000 Haïtiens aux États-Unis. La situation sécuritaire en Haïti – marquée par l’expansion des gangs, l’effondrement des institutions, et une crise humanitaire aiguë – rend tout retour impossible pour ces familles établies de longue date aux États-Unis.

Lors de sa rencontre du 15 juillet avec le sénateur Raphael Warnock, figure influente du Sénat et sensible aux questions migratoires, Fils-Aimé n’a pas mâché ses mots. Il a dépeint une Haïti en proie au chaos, insistant sur l’inhumanité de tout projet de retour.

« Les renvoyer aujourd’hui, c’est les condamner », a-t-il martelé.

Une prise de position ferme au Sénat

Dix jours plus tard, le message passe. Neuf sénateurs – parmi eux Elizabeth Warren, Bernie Sanders, Edward Markey et bien sûr Raphael Warnock – cosignent une lettre adressée aux secrétaires d’État et de la Sécurité intérieure. Ils y dénoncent l’incohérence de la position américaine : d’un côté, on permet à des compagnies militaires privées d’intervenir en Haïti ; de l’autre, on juge le pays assez sûr pour y renvoyer des civils.

L’argument est implacable, et embarrasse la Maison-Blanche.

Une diaspora attentive

Cette démarche a été saluée dans les grandes villes de la diaspora haïtienne : Little Haiti à Miami, Brooklyn, Boston, Chicago. Sur les réseaux sociaux, le mot d’ordre est clair : espérer, mais rester vigilant.

« Comment retourner avec mes enfants dans un pays que j’ai fui à cause des gangs ? », s’interroge Marie-Claire Joseph, infirmière à Boston depuis dix ans.

Une vision globale

La diplomatie du chef du gouvernement haïtien ne s’est pas arrêtée au TPS. Fils-Aimé a aussi défendu la prorogation des lois HOPE/HELP, essentielles à l’économie textile haïtienne, et plaidé pour un soutien plus ferme à la Police nationale d’Haïti et à la MSS dirigée par le Kenya.

Il ne s’agit pas seulement de gérer la crise, mais de créer les conditions d’un retour à la stabilité.

Un test pour l’administration Trump

Reste à savoir si ces appels seront entendus. L’administration Trump, moins réceptive aux politiques humanitaires, devra répondre à la lettre des sénateurs avant le 15 août. Ce sera une étape décisive pour les familles haïtiennes qui vivent entre espoir et angoisse.

Fils-Aimé a relevé le défi de repositionner Haïti sur la scène diplomatique. À Washington, il a fait entendre la voix d’un peuple qui refuse d’être oublié. Le sort de milliers de vies est désormais entre les mains d’un pouvoir américain sommé de faire face à ses contradictions.

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