Washington, le vendredi 10 octobre 2025. —
Le ministère américain de la Défense a ouvert une vaste enquête interne visant près de 300 militaires, civils et sous-traitants, soupçonnés d’avoir publié des messages en ligne se moquant de la mort de Charlie Kirk, influenceur conservateur tué lors d’une fusillade sur un campus de l’Utah le 10 septembre dernier.
Selon le Washington Post, cette décision a été prise par le secrétaire à la Défense Pete Hegseth, proche de Donald Trump, qui a jugé « inacceptable » toute manifestation de réjouissance face à ce qu’il considère comme un acte de terrorisme intérieur. Dans une directive qualifiée d’« extraordinaire » par plusieurs sources, Hegseth a ordonné une enquête « approfondie » pour identifier les auteurs des commentaires jugés déplacés.
« Ceux qui, dans nos rangs, se réjouissent d’un acte de terrorisme intérieur sont inaptes à servir le peuple américain », a déclaré le porte-parole du Pentagone, Sean Parnell, ajoutant que ces comportements constituaient « une trahison envers les Américains qu’ils ont juré de protéger ».
Les premières sanctions sont déjà tombées : deux licenciements, trois procédures d’expulsion et plus d’une vingtaine de blâmes administratifs ont été prononcés. Ces mesures peuvent compromettre l’avenir professionnel des personnes concernées au sein des forces armées.
Cette initiative, inédite par son ampleur, a toutefois suscité de vives critiques au sein du ministère. Plusieurs hauts responsables accusent Pete Hegseth d’avoir instauré une « culture de la peur » au Pentagone. Son limogeage récent du chef d’état-major de la marine, Jon Harrison, a renforcé ces accusations, certains dénonçant un climat d’intimidation et de représailles.
Depuis sa nomination, Hegseth, ancien commentateur de Fox News, cherche à insuffler un « nouvel esprit guerrier » à l’armée américaine. Il a déjà démis de leurs fonctions une vingtaine de généraux et amiraux, qu’il accuse d’avoir « politisé l’armée » et d’avoir cédé à des « politiques woke ».
Les démocrates du Congrès l’accusent aujourd’hui d’exploiter la mort de Charlie Kirk à des fins politiques internes. Le Washington Post rappelle que Pete Hegseth lui-même avait, par le passé, plaisanté publiquement sur des agressions politiques, notamment celle de Paul Pelosi, avant de présenter des excuses.
Pour le Pentagone, la position est désormais claire : aucune moquerie ou critique publique d’un assassinat politique ne sera tolérée dans les rangs de l’armée américaine.