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Floride : des organisations dénoncent l’annulation du programme humanitaire CHNV par la Cour suprême

MIAMI, FL — Des organisations de défense des droits des migrants basées à Miami ont vivement réagi à la décision de la Cour suprême des États-Unis de démanteler le programme humanitaire connu sous le nom de CHNV, qui permettait l’entrée légale temporaire de citoyens de Cuba, Haïti, du Nicaragua et du Venezuela. Cette décision menace le statut légal de plus de 530 000 personnes, dont beaucoup sont déjà établies en Floride du Sud.

« Nous sommes devenus un quota »

Lors d’une conférence de presse au siège du Family Action Network Movement, Tessa Petit, directrice exécutive de la Florida Immigrant Coalition, a dénoncé une politique motivée selon elle par le racisme, la xénophobie et la suprématie blanche :

« On essaie d’être politiquement correct, mais pendant ce temps, des vies sont détruites », a-t-elle déclaré.
« Si vous ne ressemblez pas, ne parlez pas ou n’agissez pas d’une certaine manière, votre tour viendra. »

Les Haïtiens, les plus touchés

Avec plus de 211 000 bénéficiaires haïtiens, la communauté haïtienne est la plus affectée par cette décision. Ces migrants avaient été inclus dans le programme CHNV par l’administration Biden pour leur offrir une protection face à la dégradation de la situation sécuritaire en Haïti.

Linda Julien, première Haïtienne élue au Conseil municipal de Miami Gardens, a dénoncé l’hypocrisie du système :

« Nous sommes une nation qui chante la liberté mais murmure des restrictions. Une nation qui réclame de la main-d’œuvre mais bloque les voies légales. »

« Ce n’est pas une question d’entrée illégale »

Adelys Ferro, directrice du Venezuelan American Caucus, a rappelé que tous les bénéficiaires du programme CHNV avaient suivi un processus strict : contrôles de sécurité, parrainage financier par des résidents américains, etc.

« Il ne s’agit pas d’entrées illégales. Ce programme visait des personnes approuvées par le gouvernement, respectueuses des règles », a-t-elle insisté.

« Ce serait un échec moral »

Pour Ana Sofia Pelaez, directrice du Miami Freedom Project, renvoyer les Cubains bénéficiaires du programme serait une trahison morale :

« L’île est sous une dictature répressive. Renvoyer des gens dans ce contexte est inhumain », a-t-elle déclaré, évoquant la répression brutale des manifestations à Cuba en 2021, les pénuries, la crise économique et la surveillance constante.

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