Port-au-Prince, 3 avril 2025 – Au lendemain d’une mobilisation populaire d’envergure, le président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), Fritz Alphonse Jean, a adressé un message fort à la nation. Conscient de l’urgence sécuritaire et des attentes croissantes de la population, il a réaffirmé l’engagement du CPT à rétablir l’ordre public et à organiser des élections générales d’ici février 2026.
Une Réaction à la Clameur Populaire
Le 2 avril, des milliers de citoyens ont manifesté à travers Port-au-Prince et plusieurs autres villes du pays, dénonçant l’insécurité et exigeant des actions concrètes du gouvernement de transition. Face à cette pression croissante, Fritz Alphonse Jean a pris la parole pour rassurer la population et détailler les mesures immédiates que le CPT entend mettre en place.
« Nous avons entendu la voix du peuple. La sécurité et la stabilité sont nos priorités absolues. Nous ne ménagerons aucun effort pour restaurer la paix et remettre le pays sur la voie de la démocratie », a-t-il déclaré.
Cette prise de parole intervient dans un contexte de grande incertitude, où la montée en puissance des groupes armés menace l’unité nationale et l’organisation des futures élections.
Un Plan Sécuritaire Renforcé
Conscient que sans sécurité, aucun processus électoral ne pourra aboutir, Fritz Alphonse Jean a annoncé une série de mesures pour intensifier la lutte contre la criminalité :
Augmentation du budget de la sécurité pour fournir des équipements modernes à la Police Nationale d’Haïti (PNH) et aux Forces Armées d’Haïti (FAd’H).
Renforcement du partenariat avec la communauté internationale, notamment à travers une coopération accrue avec les agences spécialisées en sécurité et en renseignement.
Réorganisation interne des forces de l’ordre, avec une meilleure coordination entre les institutions concernées.
« Nous devons démanteler les réseaux criminels qui sèment la terreur. Nous avons engagé des ressources sans précédent pour sécuriser nos villes et nos campagnes », a souligné le chef du CPT.
Cap sur les Élections de 2026
Au-delà de l’urgence sécuritaire, le président du CPT a tenu à rappeler que la mission première du Conseil est d’assurer la transition démocratique. Malgré les défis, il a affirmé que le processus électoral est bien enclenché et que des consultations sont en cours avec les acteurs politiques et la société civile pour garantir des élections inclusives et crédibles.
« Le retour à l’ordre constitutionnel est notre priorité. Nous ferons tout pour que chaque Haïtien ait l’opportunité d’exprimer son choix dans un climat apaisé », a-t-il déclaré.
Il a également évoqué l’implication de la diaspora, affirmant que des mécanismes seront mis en place pour garantir leur participation au prochain scrutin.
Un Défi de Taille pour le CPT
Si ces annonces traduisent une volonté politique claire, des doutes subsistent quant à la capacité du gouvernement de transition à mettre en œuvre ces engagements dans les délais impartis.
Les événements récents, notamment les attaques de gangs à Mirebalais et Saut d’Eau, montrent que la situation demeure critique et nécessite une action immédiate.
En parallèle, les critiques de l’opposition et de certains mouvements citoyens se font de plus en plus vives. Certains contestent la légitimité du CPT et demandent une transition plus courte pour accélérer le retour à l’ordre constitutionnel.
Un Test Décisif pour la Transition
Fritz Alphonse Jean et son équipe sont désormais face à un véritable test de leadership. Entre la montée des revendications populaires, la pression sécuritaire et la nécessité de stabiliser le pays avant les élections, le CPT joue une grande partie de sa crédibilité.
« Le temps n’est pas à l’attentisme, mais à l’action. Nous ne pouvons pas échouer », a-t-il insisté en conclusion.
Alors que la situation reste tendue, les prochains mois seront déterminants. Le succès du CPT dépendra de sa capacité à tenir ses promesses et à transformer ses engagements en actions concrètes, sous peine de voir la frustration populaire s’intensifier.