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Fritz Jean : cinq mois de division à la tête du Conseil présidentiel

Port-au-Prince, 6 août 2025 — Cinq mois après sa prise de fonction à la présidence du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), Fritz Alphonse Jean quitte la scène politique en pleine tourmente. Ce technocrate à l’image soignée n’aura pas su maintenir la cohésion d’un organe pourtant composé de seulement trois figures centrales : lui-même, Edgard Leblanc Fils et Leslie Voltaire.

La crise a culminé autour d’un différend concernant le contrat entre l’État haïtien, via l’Autorité Portuaire Nationale (APN), et la Caribbean Port Services (CPS). Alors qu’une note officielle, validée par six membres du CPT, visait à clarifier les conditions légales du contrat, Fritz Jean a refusé de s’y associer, malgré les documents justificatifs présentés par le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé. Il s’est ainsi désolidarisé d’un processus collégial, préférant se retirer et déléguer la publication de la note à un autre membre, Laurent Saint-Cyr.

Ce geste a été perçu comme une tentative de manipulation politique, destinée à discréditer ses collègues tout en renforçant sa propre image. À travers cet épisode, Fritz Jean a rompu avec l’esprit de collaboration qui devait animer le CPT, provoquant une rupture irréversible avec ses alliés initiaux.

Ce comportement n’est pas isolé. Depuis le début de son mandat, le président du CPT a souvent privilégié les jeux d’image et les postures symboliques aux décisions collectives. Incapable de s’adapter à une gouvernance partagée, il s’est enfermé dans une stratégie de contrôle, perdant peu à peu la confiance de ses pairs.

Le bilan est sévère : un mandat marqué par la division, le refus de compromis, et une incapacité à gouverner dans l’intérêt commun. Pour beaucoup, la fin de sa présidence est perçue comme un soulagement, évitant ainsi à Haïti une gestion unipersonnelle vouée à l’échec.

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