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Henry Wooster, nouveau visage des États-Unis en Haïti, entre diplomatie et tensions migratoires

Le samedi 14 juin 2025, Henry Wooster a officiellement pris ses fonctions à Port-au-Prince en tant que nouvel ambassadeur des États-Unis en Haïti, succédant à Dennis B. Hankins, désormais retraité après plus de quarante ans de carrière diplomatique. L’annonce de cette prise de fonction a été faite par l’ambassade américaine via sa page Facebook.

Cette nomination, entérinée le 30 mai dernier par le département d’État américain, intervient dans un contexte hautement sensible, tant sur le plan sécuritaire que migratoire. Les États-Unis jouent un rôle clé dans la mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) actuellement déployée pour tenter de stabiliser Haïti, en proie à une crise sans précédent.

Une carrière diplomatique étoffée

Henry Wooster arrive avec un solide bagage. Diplomate de carrière, il a déjà été en poste en Haïti, mais aussi en France, en Irak, au Pakistan, en Géorgie, et plus récemment en tant qu’ambassadeur en Jordanie. Il a également occupé plusieurs fonctions à Washington, contribuant à l’élaboration de la politique étrangère américaine.

L’ambassade des États-Unis indique que le diplomate « dirigera une approche pangouvernementale de la politique américaine en Haïti, avec pour priorité le rétablissement de la stabilité ».

Un mandat sous tension

L’arrivée de Wooster coïncide cependant avec une période de fortes tensions diplomatiques et migratoires entre Haïti et les États-Unis. Ces dernières semaines, plusieurs mesures prises par l’administration Biden ont été perçues comme un durcissement :

  • La révocation anticipée du TPS (Temporary Protected Status) pour les Haïtiens à partir du 3 août 2025, bien que l’ancienne administration l’ait fixé jusqu’en février 2026.
  • L’interdiction d’entrée sur le territoire américain pour de nombreux ressortissants haïtiens.
  • L’expulsion massive de migrants haïtiens en situation irrégulière.

CBP Home App : l’autodéportation « incitative »

Ce dimanche 15 juin, le département américain de la Sécurité intérieure (DHS) a annoncé une mesure controversée : les migrants irréguliers qui utilisent l’application CBP Home pour organiser eux-mêmes leur départ volontaire des États-Unis seront exemptés de toute pénalité financière, évitant ainsi l’amende de 1 000 dollars par jour normalement appliquée après un ordre d’expulsion définitif.

Paradoxalement, les autorités offrent cette même somme (1 000 dollars) comme prime de sortie, en plus d’un voyage gratuit, aux migrants qui choisissent cette voie numérique pour se faire expulser volontairement.

Une mission délicate

Entre crise migratoire, insécurité galopante en Haïti et défiance croissante de la population à l’égard des ingérences étrangères, Henry Wooster s’installe à la tête de l’ambassade à un moment crucial. Sa capacité à instaurer un dialogue constructif, à soutenir efficacement la mission multinationale et à apaiser les tensions bilatérales, sera déterminante pour la suite des relations haïtiano-américaines.

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