Depuis ce week-end, 20 véhicules blindés de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS) sont immobilisés en Haïti en raison de défaillances techniques, selon plusieurs sources. Une délégation de la MMSS se rendra cette semaine à Washington pour exprimer ses préoccupations aux autorités américaines concernant la qualité des équipements de protection fournis. Ces véhicules, essentiels pour la lutte contre les gangs armés, ne parviennent pas à remplir leur rôle, accentuant les défis auxquels la mission est confrontée.
La MMSS, déployée pour assister la Police Nationale d’Haïti (PNH) dans sa lutte pour restaurer l’ordre, fait face à une recrudescence d’attaques de gangs. La semaine dernière, deux policiers kenyans ont été grièvement blessés lors de patrouilles de routine dans la capitale, Port-au-Prince, où les gangs lourdement armés ont intensifié leurs actions violentes. Les deux agents ont dû être évacués vers la République dominicaine pour recevoir des soins médicaux.
Les défaillances des véhicules blindés ont conduit les agents à refuser de les utiliser, après que ces derniers aient échoué à protéger les officiers lors des précédentes confrontations. Cette situation souligne un problème de taille pour la mission, déjà confrontée à un manque de ressources et une montée des violences. En réponse à ces difficultés, un porte-parole de la MMSS a déclaré que la mission continuerait de bénéficier du soutien logistique de ses partenaires, tout en assurant que l’équipement fourni est conforme aux normes internationales.
La mission kenyanne, déployée depuis juin 2024, a déjà perdu plusieurs membres dans des incidents violents. En février, un policier kényan a été tué lors des opérations à Savien, et en mars, un autre agent a été blessé dans des échanges de tirs à Kenscoff. La mission reste en alerte face à la violence croissante des gangs, qui échappent souvent aux forces de l’ordre malgré les efforts déployés.
Le 25 mars dernier, trois véhicules blindés de la PNH et de la MMSS ont été pris dans une embuscade par le gang « Gran Grif » à Savien, dans l’Artibonite. Ces véhicules ont été incendiés par les malfrats, et un policier kényan a perdu la vie dans l’attaque. Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux a montré son corps sans vie, soulignant la brutalité des gangs et la vulnérabilité des forces de sécurité.
Cette situation met en lumière les lacunes dans l’équipement et la stratégie de la mission internationale, alors que Haïti continue de lutter contre une insécurité galopante.