Jocelerme Privert

Jocelerme Privert met en garde : le CPT n’est pas légitime pour changer la constitution

Privert fustige la légitimité du CPT

Invité à l’émission Le Rendez‑vous avec Volcy Assad, Jocelerme Privert n’a pas mâché ses mots. Selon lui, le Conseil Présidentiel de Transition n’a ni le mandat ni la légitimité constitutionnelle pour réviser la loi fondamentale. Appuyant son propos, il cite l’article 21 de la Constitution, prévoyant la haute trahison pour toute violation du serment constitutionnel — ce que les membres du CPT auraient prêté lors de leur entrée en fonction.« Quel article leur donne le droit de changer la Constitution ? » demande-t-il. L’ancien président provisoire rappelle que seuls le Parlement et un pouvoir exécutif légitime peuvent engager de tels travaux — deux institutions absentes ou contestées aujourd’hui.

De 150 à 800 communes : un projet irréaliste

Privert critique également la réforme territoriale envisagée : transformer l’ensemble des sections communales en communes. Il rappelle que la République dominicaine ou Cuba — beaucoup plus vastes — ne comptent qu’une centaine de communes :

  • 150 communes actuelles, avec 1,9 milliard de gourdes de recettes fiscales réparties,
  • 800 communes projetées ? Impayable, selon son calcul financier.

« Divisez les recettes par 800, et vous comprendrez l’absurdité », répète-t-il pour dénoncer l’irresponsabilité budgétaire du projet.

Le CPT sous pression : des élections en péril

Selon Privert, la promesse du CPT d’organiser un référendum constitutionnel suivi d’élections avant février 2026 paraît utopique. Il considère que seuls des scrutins nationaux crédibles permettront de relégitimer l’État :

« Même avec l’insécurité ? »

« Où y en avait-il pas d’insécurité en 2016 ? » rétorque Privert, rappelant qu’il avait organisé des élections en dépit de la crise.

Il cite notamment des attaques armées contre le commissariat des Cayes et des bâtiments institutionnels à Port-au-Prince, comme preuve que l’insécurité n’est pas une excuse valable pour différer les élections.

Un appel : élections urgentes ou candidature contestée

Privert conclut en appelant à lancer au plus vite la machine électorale, plutôt que de poursuivre ce qui pourrait tourner à la manœuvre institutionnelle illégale. Il prévient que le CPT et ceux qui modifient la constitution sans mandat pourraient un jour faire face à la haute cour de justice.

Les commentaires sont fermés.