Le 3 avril 2025, à l’occasion de la journée nationale des Madan Sara, l’organisation Rassemblement des Madan Sara d’Haïti (RAMSA) a organisé un événement à Delmas pour marquer cette journée symbolique. Jocelyne Jean-Louis, coordinatrice nationale du RAMSA, a profité de cette occasion pour attirer l’attention sur les défis majeurs auxquels les Madan Sara sont confrontées, notamment la nécessité impérieuse de restaurer un climat de sécurité pour permettre la continuité de leurs activités.
Au lieu de célébrer, cette journée a permis au RAMSA de rappeler la dure réalité que vivent les Madan Sara au quotidien dans l’exercice de leur activité commerciale. Jocelyne Jean-Louis a souligné les multiples formes de violences auxquelles ces commerçantes sont exposées : vols, blessures par balles, agressions sexuelles, et le paiement de rançons aux gangs qui contrôlent les axes routiers. Ces femmes, piliers de l’économie informelle, sont de plus en plus vulnérables aux attaques.
Elle a aussi abordé les difficultés accrues rencontrées par les Madan Sara pour rembourser leurs prêts auprès des institutions de microfinance, exacerbées par l’insécurité croissante. Elle a donc lancé un appel fort aux autorités afin qu’elles prennent des mesures urgentes pour rétablir la sécurité et protéger ces femmes commerçantes vitales pour l’économie du pays.
Jean-Louis a aussi plaidé pour la création de nouveaux marchés, car de nombreux sites de commerce ont été détruits ou incendiés par des groupes armés. De plus, elle a proposé la mise en place d’un fonds d’urgence destiné à soutenir les Madan Sara en difficulté, afin de leur permettre de se recapitaliser et de poursuivre leurs activités commerciales.
Lors de l’événement, plusieurs Madan Sara issues de différentes régions du pays, notamment du Sud, ont pris la parole pour partager les obstacles majeurs auxquels elles font face. L’insécurité omniprésente a des conséquences dramatiques pour ce secteur informel, essentiel à l’économie haïtienne. Les Madan Sara, qui jouent un rôle clé dans la survie économique de nombreuses familles, se trouvent ainsi prises au piège entre la violence armée et la nécessité de continuer à travailler pour subvenir à leurs besoins. Le rétablissement de la sécurité s’impose donc comme une priorité pour protéger ce secteur vital.