Port-au-Prince, 7 décembre 2025 — La Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (CSCCA) fait état de retards significatifs et de manquements graves dans l’exécution du budget national pour l’exercice 2024-2025, au 31 mars 2025. Selon son rapport, le document transmis par le Ministère de l’Économie et des Finances (MEF) ne répond pas aux exigences légales, notamment l’absence de bilan complet, de compte de résultat et d’évaluation des engagements hors bilan.
Le rapport souligne que les recettes encaissées atteignent 120,62 milliards de gourdes, soit 37,29 % des prévisions annuelles, avec des recettes internes, douanières et pétrolières en progression mais toujours inférieures aux attentes. Les ressources externes et financements mobilisés restent largement en deçà des prévisions, avec seulement 22,66 milliards de gourdes obtenus.
Côté dépenses, 101,82 milliards de gourdes ont été exécutés, soit un taux de 31,48 %, mais la Cour précise que cet excédent apparent résulte d’une sous-exécution prononcée des dépenses d’investissement. Les dépenses de capital n’atteignent que 17,83 % des prévisions, et de nombreux projets stratégiques restent non réalisés ou fortement retardés.
Le rapport met également en évidence la faiblesse du recouvrement des recettes, le manque de transparence sur les arriérés intérieurs et la nécessité d’une meilleure répartition entre dépenses courantes et investissements. Dans ce contexte socio-économique jugé « particulièrement alarmant » par la CSCCA, les recommandations incluent le respect strict de la loi LEELF, le renforcement des mécanismes de mobilisation des ressources, et une priorité accrue aux programmes sociaux et aux projets d’investissement public.

