À la suite des vives inquiétudes exprimées par les organisations œuvrant aux côtés des Personnes Vivant avec le VIH (PVVIH), notamment après le sit-in du 19 mai devant la Villa d’Accueil, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a organisé, ce mardi 27 mai, un point de presse pour annoncer une série de mesures en réponse à la menace de rupture des stocks d’antirétroviraux (ARV).
Parmi les décisions phares : la création d’un fonds d’urgence destiné à garantir l’approvisionnement en médicaments ARV et à soutenir les PVVIH.
« Vous trouverez des médicaments, il n’y aura jamais de rupture de stock dans le pays », a assuré le conseiller-président Dr Louis Gérald Gilles, qui a également promis la mise en place d’un décret pour créer un fonds national de soutien aux PVVIH.
Une rencontre saluée par les organisations
Présent à la conférence, Johnny Lafleur, président du Comité National de Plaidoyer des Populations Clés (CNPPCH), a exprimé sa reconnaissance envers le CPT. Il a salué la réactivité des autorités, affirmant que cette rencontre représentait un pas encourageant pour la communauté PVVIH :
« Il est vrai que nous n’avons pas encore remporté la victoire, mais nous, les PVVIH, sommes sur une bonne voie. »
De son côté, Anel Dorléan, directeur de communication de la Fédération haïtienne des associations PVVIH, a salué la promesse de fonds tout en appelant à des actions concrètes pour en assurer la mise en œuvre.
Le MSPP rassure sur la disponibilité des ARV
Le directeur général du Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), Dr Gabriel Timothée, a tenté de calmer les inquiétudes en affirmant que les stocks actuels suffisent à couvrir les besoins jusqu’à la fin de l’année 2025. Il a également indiqué que le Fonds Mondial s’est engagé à financer l’approvisionnement pour l’année prochaine.
Une aide internationale menacée
En toile de fond, l’annonce faite le 26 février par l’administration Trump de supprimer 92 % des financements de l’USAID à l’étranger – une décision motivée par des réductions budgétaires de 60 milliards de dollars – inquiète fortement la communauté haïtienne et les défenseurs des droits des PVVIH. Ces coupes pourraient impacter de nombreux programmes de santé, déjà fragiles, en Haïti.
Dr Gilles a tenu à rappeler que le financement lié à la santé doit être « complémentaire et non essentiel », citant les propos du ministre de l’Économie et des Finances Alfred Fils Metellus, insistant sur le besoin pour l’État haïtien de prendre ses responsabilités face à cette crise.

