Port-au-Prince, 14 juillet 2025 — Alors que le pays est en complète désespérance sécuritaire et économique, le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) lance un pavé dans la mare : Frinel Joseph, conseiller-président observateur sans droit de vote, s’apprête à mener une délégation de 20 personnes — dont sa consoeur Régine Abraham et Jean Enex Jean‑Charles (et son épouse) — pour un périple polémique au Brésil, Canada, Chili et États‑Unis, afin de faire la promotion d’un avant-projet de constitution jugé injustifiable.
Une mission en plein cœur d’une crise
Prévue du 21 juillet au 4 août, avec escales dans quatre pays, cette opération jette l’opprobre sur un pays livré aux gangs, où des milliers de déplacés vivent dans des conditions inhumaines, exposés aux maladies et à la violence. Selon le RNDDH, des sommes exorbitantes issues des fonds électoraux du PNUD ont été mobilisées pour financer cette tournée qualifiée de “pèlerinage” constitutionnel.
Conséquences financières graves
Le RNDDH rappelle qu’en juin, le Conseil présidentiel de transition (CPT) a déjà débloqué 182 millions de gourdes à l’Association Nationale des Médias Haïtiens (ANMH) et à l’Association des Médias Indépendants (AMI) pour faire la promotion médiatique — une propagande payée à prix d’or autour d’un projet constitutionnel dénoncé comme antidémocratique. Bref, pendant que le peuple souffre, une caste s’octroie privilèges et marges de manœuvre.
Une dérive autoritaire dénoncée
Le RNDDH souligne de graves entorses à la légitimité :
- Le Comité de pilotage, créé sans réelle concertation de la société — sans respecter l’article 28 de l’accord du 3 avril 2024 — et s’étant arrogé le rôle d’assemblée constituante,
- Un document remis au CPT en mai jugé « scandaleux dans son contenu », élaboré dans l’opacité,
- Malgré des engagements de consultation, le bruit court que le CPT aurait renié ses promesses faites le 10 juin avec les organisations de droits humains.
Qui instrumente quoi ? Le rôle trouble de Frinel
On ne peut que s’interroger : quelle est la nature réelle de ce voyage ? Une démarche constructive qui bénéficierait au pays ? Ou une opération d’influence, digne d’une campagne de relations publiques d’État, financée aux frais du contribuable ? Alors que Frinel Joseph n’a pas de droit de vote, il s’affiche comme leader d’une délégation censée promouvoir un texte décrié et financé en toute discrétion.
Impacts potentiels
- Usurpation démocratique : un projet constitutionnel validé via « pèlerinages médiatiques » ouvre la porte à un processus désavoué par la société civile.
- Affaiblissement de l’État : mobilisation de fonds publics à des fins partisanes, alors que la sécurité publique s’effondre.
- Perte de confiance : la population habituée aux scandales de détournement ne peut que se dresser contre ces méthodes.
Frinel Joseph est-il un idéaliste promotionnel ou le pion principal d’un engrenage antiétatique ? Cette tournée luxueuse — 20 personnes, 14 jours, 4 pays — ne relève en tout cas ni de l’urgence nationale, ni d’une mission démocratique ; c’est un luxe indécent pendant que Haïti saigne.
Le RNDDH exige que l’État annule immédiatement cette mission, rende des comptes sur chaque gourde dépensée, et engage une véritable consultation organisée autour du texte constitutionnel.
Le temps de la transparence est venu : Frinel Joseph doit répondre au peuple.