Port-au-Prince / New York, 4 septembre 2025 — Face à l’expansion fulgurante des gangs en Haïti, les États-Unis et le Panama ont soumis au Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution visant à transformer la mission multinationale dirigée par le Kenya en une force beaucoup plus robuste, composée de 5 550 hommes. Cette force aurait pour mandat principal de neutraliser les gangs et de rétablir l’ordre dans le pays.
Une mission kényane affaiblie
Les premiers contingents kenyans sont arrivés en Haïti en juin 2024. La mission, qui devait compter 2 500 hommes, souffre aujourd’hui d’un manque de financement et ses effectifs réels sont tombés à moins de 1 000.
Selon un rapport de février du Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, cette faiblesse a empêché la mission de contenir l’expansion des gangs.
Une capitale sous contrôle criminel
Depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, les gangs n’ont cessé de gagner du terrain. Ils contrôlent désormais près de 90 % de la capitale, Port-au-Prince, et étendent leurs exactions — pillages, enlèvements, violences sexuelles — jusque dans les zones rurales. Le pays reste sans président depuis quatre ans.
Détails du projet de résolution
Le texte, long de six pages, prévoit :
- une force de 5 500 militaires et 50 civils, financés par des contributions volontaires ;
- une durée initiale de 12 mois, renouvelable ;
- des opérations ciblées antigangs, indépendantes et basées sur le renseignement ;
- la sécurisation des infrastructures stratégiques : aéroport, ports, hôpitaux, écoles ;
- un appui aux forces haïtiennes dans la lutte contre le trafic d’armes.
La résolution remercie le Kenya pour son rôle de leader mais insiste sur la nécessité d’une montée en puissance rapide.
Un vote attendu fin septembre
L’ambassadrice américaine par intérim auprès de l’ONU, Dorothy Shea, avait annoncé dès le 28 août l’intention de Washington de créer une « Force de répression des gangs ».
Le mandat actuel de la mission kényane expire le 2 octobre. Les membres du Conseil de sécurité devraient se prononcer d’ici la fin du mois sur la résolution proposée par les États-Unis et le Panama.