Le general Kainerugaba

L’Ouganda prêt à envoyer ses troupes en Haïti : une solution inattendue ou une manœuvre risquée ?

Port-au-Prince, 3 mars 2025 – Face à une crise sécuritaire qui s’aggrave de jour en jour, une nouvelle offre de soutien militaire vient de surprendre la communauté internationale : l’Ouganda se dit prêt à déployer ses troupes en Haïti pour combattre les gangs et restaurer l’ordre. Le général Muhoozi Kainerugaba, chef des Forces de Défense ougandaises (UPDF) et fils du président Yoweri Museveni, affirme attendre une simple invitation officielle pour agir.

Une annonce choc : l’ultimatum du général Kainerugaba

Dans un message publié sur X (anciennement Twitter), le général Kainerugaba a adopté un ton offensif, déclarant que son armée pouvait intervenir sans délai pour neutraliser les groupes criminels qui sèment le chaos en Haïti.

« L’armée ougandaise est prête à intervenir immédiatement. Nous attendons seulement une invitation formelle des Nations unies ou des États-Unis. »

Allant plus loin, il a lancé un ultimatum direct à Jimmy Chérizier, alias “Barbecue”, le chef du gang G9, lui donnant 24 heures pour se rendre, faute de quoi des sanctions sévères seraient appliquées. Une posture qui marque un contraste saisissant avec l’approche plus diplomatique des forces internationales déjà engagées.

La MSS en échec, l’Ouganda en sauveur ?

Depuis que l’ancien Premier ministre Ariel Henry a demandé l’intervention d’une force étrangère en octobre 2022, le déploiement de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS), dirigée par le Kenya, s’est avéré lent et inefficace. Malgré l’arrivée des premiers contingents en juin 2024, l’effectif total annoncé de 2 500 hommes reste encore insuffisant, laissant le pays sous la coupe des gangs.

Face à ces défaillances, l’offre de l’Ouganda apparaît comme une solution de dernier recours. Certains analystes estiment qu’une intervention rapide et directe pourrait inverser la tendance sur le terrain.

Une intervention qui divise

Cependant, cette proposition ne fait pas l’unanimité. Certains diplomates s’inquiètent des motivations réelles de l’Ouganda et de la manière dont ses soldats mèneraient leur mission en Haïti. L’UPDF a été accusée par le passé de violations des droits humains lors d’opérations militaires en Afrique.

Pour l’instant, ni l’ONU ni les États-Unis n’ont réagi officiellement à cette offre. L’enjeu est de taille : faut-il accepter une intervention militaire étrangère supplémentaire, au risque d’aggraver les tensions, ou chercher une autre stratégie pour sécuriser Haïti ?

Seule une décision rapide et concertée pourra empêcher le pays de sombrer davantage dans le chaos.

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