Macron annonce la reconnaissance de l’État de Palestine

Macron annonce la reconnaissance de l’État de Palestine : Paris défie Israël et les États-Unis

Paris, 25 juillet 2025La France reconnaîtra officiellement l’État de Palestine en septembre, a annoncé jeudi soir le président Emmanuel Macron. Cette décision, qui sera proclamée à la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, a provoqué un tollé à Tel-Aviv et à Washington. Israël l’a qualifiée de « récompense de la terreur », tandis que les États-Unis dénoncent une décision « imprudente ».

Face aux critiques, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a affirmé vendredi que Paris ne fait pas le jeu du Hamas, mais au contraire, « donne raison au camp de la paix ».

« Le Hamas a toujours refusé la solution à deux États. En reconnaissant la Palestine, la France donne tort à ce mouvement terroriste. Elle donne raison au camp de la paix contre celui de la guerre », a-t-il déclaré sur X.

La France deviendra ainsi le premier pays du G7 à franchir ce pas diplomatique, rejoignant les 146 États ayant déjà reconnu la Palestine. Le président Macron espère relancer une dynamique internationale en faveur de la solution à deux États, alors que les efforts de paix sont enlisés.

Mais les réactions sont vives.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a fustigé une décision « délirante » :

« Les Palestiniens ne veulent pas un État à côté d’Israël, mais à la place d’Israël. »

Les États-Unis, principal allié d’Israël, ont également condamné fermement cette initiative. Le secrétaire d’État Marco Rubio l’a jugée contre-productive :

« Elle ne sert que la propagande du Hamas et fait reculer la paix. »

Sur un ton ironique, l’ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, a tourné en dérision l’absence de contours précis du futur État palestinien :

« Je peux désormais révéler en exclusivité que la France offrira la Côte d’Azur », a-t-il lancé sur X.

Critiques internes et pressions internationales

En France, l’annonce a été fraîchement accueillie à droite et à l’extrême droite.
Marine Le Pen a estimé que « reconnaître aujourd’hui un État palestinien, c’est reconnaître un État Hamas, donc un État terroriste ».
Le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) a dénoncé une « faute morale et diplomatique », dans un pays qui compte la plus grande communauté juive d’Europe.

La décision de Paris intervient dans un contexte d’impasse diplomatique, alors que les violences se poursuivent à Gaza.
Depuis l’attaque du 7 octobre 2023, qui a fait 1 219 morts côté israélien, les représailles de Tsahal ont causé plus de 59 000 morts à Gaza, selon les autorités locales, des chiffres jugés fiables par l’ONU.

La situation humanitaire y est catastrophique : famine, effondrement des infrastructures, absence d’aide.

« Une grande proportion de la population meurt de faim », alerte Tedros Adhanom Ghebreyesus, patron de l’OMS.

L’ONG Médecins Sans Frontières dénonce quant à elle « l’utilisation délibérée de la faim comme arme de guerre ».

Divisions en Europe, conférence en septembre

Si certains pays européens comme l’Irlande, l’Espagne, la Norvège et la Slovénie ont reconnu l’État palestinien en 2024, l’Europe reste divisée.
L’Allemagne a réaffirmé vendredi qu’elle ne soutiendrait pas une telle reconnaissance « à court terme », jugeant qu’elle ne devrait intervenir qu’en fin de processus de paix.

En septembre, la France coorganisera avec l’Arabie saoudite une conférence internationale pour tenter de relancer une solution à deux États.

« Paris mobilisera tous ses partenaires internationaux », a assuré Emmanuel Macron dans une lettre à Mahmoud Abbas.

Une réunion ministérielle préparatoire se tiendra dès lundi à New York.

Tags: No tags

Les commentaires sont fermés.