Mia Love, ancienne représentante de l’Utah et figure historique de la politique américaine, s’est éteinte ce dimanche 23 mars à son domicile de Saratoga Springs (Utah) à l’âge de 49 ans. Atteinte d’un glioblastome, une forme agressive de cancer du cerveau diagnostiquée en 2022, elle laisse derrière elle un héritage politique unique.
Un parcours pionnier
Née Ludmya Bourdeau Love à Brooklyn en 1975 de parents haïtiens immigrés dans les années 1970, Mia Love incarna le rêve américain. Son père travaillait dans la maintenance immobilière, tandis que sa mère, d’abord femme de ménage, devint aide-soignante. Après des études en arts du spectacle à l’Université de Hartford et une brève carrière dans le milieu théâtral, elle se convertit au mormonisme en 1997 et s’installa en Utah, où elle fonda une famille avec son mari Jason Love.
Élue au conseil municipal de Saratoga Springs en 2003, elle devint en 2009 la première femme noire maire d’une ville de l’Utah. En 2014, après une première tentative infructueuse en 2012, elle entra au Congrès, marquant l’Histoire à double titre : première femme noire républicaine élue à la Chambre des représentants et première personne noire à représenter l’Utah au niveau fédéral.
Une conservatrice engagée, mais indépendante
Durant ses deux mandats (2015–2019), Love défendit un gouvernement réduit et un conservatisme fiscal. Bien que critique envers le Congressional Black Caucus avant son élection, elle y participa pour promouvoir des dialogues bipartisans. En 2018, elle n’hésita pas à condamner les propos désobligeants de Donald Trump sur Haïti, rappelant avec fierté ses racines immigrées. Battue de justesse en 2018 par le démocrate Ben McAdams (à moins de 700 voix), elle devint ensuite analyste politique sur CNN et publia en 2023 une autobiographie, Qualified, sur son parcours et ses convictions.
Un combat ultime contre la maladie
Diagnostiquée en 2022, Mia Love affronta sa maladie avec la même détermination que ses batailles politiques. Dans une chronique d’adieu publiée par le Deseret News, elle remercia ses soutiens et partagea ses réflexions sur une vie guidée par la foi et le service. Sa famille annonça son décès sur X (ex-Twitter), évoquant une fin paisible « au milieu d’une célébration de sa vie ».
Hommages et héritage
Les réactions politiques, tant républicaines que démocrates, soulignent son rôle de pionnière. « Mia a brisé des barrières avec grâce et force », a salué Mitch McConnell. La représentante démocatie Joyce Beatty (Ohio) a quant à elle salué « une collègue respectée malgré nos divergences ».
Mia Love laisse derrière elle son mari, leurs trois enfants, ainsi que ses parents et frères et sœurs. Les détails des obsèques n’ont pas encore été communiqués.
À retenir :
- Trajectoire unique : Fille d’immigrés haïtiens → 1ère femme noire républicaine au Congrès.
- Positions marquantes : Conservatisme fiscal, défense des valeurs immigrées, critique de Trump en 2018.
- Malgré la maladie, elle publia une autobiographie et resta active jusqu’à ses derniers jours.
Son histoire reste un symbole des possibilités offertes par l’Amérique – et des défis persistants pour les femmes et minorités en politique