New York, 3 octobre 2025 — Le magnat du hip-hop Sean Combs, plus connu sous le nom de P. Diddy, a été condamné vendredi à quatre ans et deux mois de prison et à 500 000 dollars d’amende par un tribunal fédéral de New York. Le verdict marque l’épilogue d’un procès très médiatisé autour de violences sexuelles et d’exploitation de femmes à des fins de prostitution.
Le rappeur de 55 ans, figure emblématique de la musique américaine, a été reconnu coupable de transport de personnes à des fins de prostitution, un chef d’accusation passible de vingt ans de prison. Les jurés ont toutefois rejeté les accusations les plus lourdes, notamment trafic sexuel et association de malfaiteurs, lui évitant la prison à perpétuité.
Un réseau sordide mis au jour
L’affaire s’articule autour de témoignages accablants de Cassie, son ex-compagne, et d’une autre femme identifiée sous le pseudonyme de « Jane ». Les deux victimes ont décrit un système organisé de soirées sexuelles forcées — surnommées « freak-offs » ou « hotel nights » — durant lesquelles P. Diddy les contraignait à des rapports avec d’autres hommes pendant qu’il observait ou filmait la scène.
Des enregistrements vidéos et des images de caméras de surveillance présentées au tribunal ont montré le producteur frappant violemment Cassie dans un hôtel de Los Angeles, renforçant le caractère abusif des faits.
Le juge Arun Subramanian, au moment de prononcer la sentence, a évoqué des infractions « graves » ayant causé un tort irréparable aux victimes :
« Le tribunal n’a pas la certitude qu’en cas de libération, ces crimes ne seront pas commis à nouveau. »
Entre remords et stratégie de défense
À l’audience, Sean Combs s’est dit « brisé » par ses actes, expliquant avoir « perdu le contrôle » à cause de la drogue et de l’excès. Ses avocats ont plaidé pour une peine réduite à 14 mois, arguant de son bon comportement en détention et de la destruction de son image publique.
Le parquet, lui, avait requis au moins 11 ans de prison, estimant que le producteur n’avait montré aucun véritable repentir et que les victimes demeuraient sous menace psychologique.
Cassie témoigne d’un traumatisme persistant
Dans une lettre lue à l’audience, Cassie a décrit un quotidien marqué par la peur et le stress post-traumatique :
« Je fais encore des cauchemars, j’ai des flashbacks quotidiens. Ma famille et moi avons dû quitter New York par crainte de représailles. »
L’artiste avait déjà poursuivi P. Diddy au civil en 2023 pour viol et violences physiques, un dossier réglé « à l’amiable » en moins de 24 heures. Cette plainte avait cependant ouvert la voie à d’autres accusations, culminant dans ce procès pénal.
Une grâce présidentielle espérée… mais improbable
Affaibli et visiblement vieilli, Sean Combs espère désormais une grâce présidentielle de Donald Trump — une hypothèse jugée peu probable. Interrogé en août dernier, le président américain avait qualifié le rappeur de « très malveillant », écartant toute intention de le gracier.

