Washington, 14 avril 2025 — Lors d’une rencontre officielle avec le président salvadorien Nayib Bukele, Donald Trump a une nouvelle fois créé la controverse. Le président américain a déclaré qu’il envisageait de transférer certains citoyens américains accusés de crimes dans une prison de haute sécurité au Salvador, suscitant une vive réaction des défenseurs des droits humains.
Dans le Bureau ovale, face à la presse, Trump a déclaré :
« Je veux aller plus loin. Il y a des criminels nés ici qu’on devrait pouvoir expulser. »
Assis à côté de Bukele, il a ajouté : « Je ne sais pas ce que disent les lois, mais j’aimerais que ces gens-là soient expulsés. » Avant de conclure, plus confidentiellement : « Vous allez devoir construire cinq prisons de plus. »
Une idée controversée, déjà évoquée
Ce projet n’est pas nouveau. La semaine dernière, sa porte-parole Karoline Leavitt avait confirmé que Trump en avait discuté en privé avec ses conseillers, visant des « criminels violents récidivistes ».
Le président salvadorien semble, lui, réceptif à la proposition. En février dernier, lors d’une visite de Marco Rubio, il avait déclaré être prêt à accueillir des détenus américains considérés comme dangereux.
Certains alliés de Trump, comme Elon Musk, ont applaudi l’idée. Mais de nombreuses voix s’élèvent contre ce projet, que Human Rights Watch juge anticonstitutionnel et contraire au droit international.
Des inquiétudes juridiques majeures
La juge Sonia Sotomayor a exprimé ses inquiétudes dans un avis judiciaire récent. Elle critique l’idée qu’un citoyen américain puisse être arrêté, mis dans un avion, et incarcéré à l’étranger sans procès ni recours.
« C’est une atteinte grave à l’État de droit », affirme-t-elle.
Des précédents préoccupants
Plus de 200 migrants, majoritairement vénézuéliens, ont déjà été transférés à la prison Cecot au Salvador, accusés d’appartenir au gang Tren de Aragua. Or, selon une enquête de Bloomberg, 90 % d’entre eux n’avaient aucun antécédent judiciaire connu aux États-Unis.
Human Rights Watch évoque des « disparitions forcées », dénonçant des détentions arbitraires sans contact avec les familles ni accès à un avocat.
Un débat relancé sur les droits civiques
Avec cette nouvelle déclaration, Trump réactive un débat brûlant sur les limites de la politique sécuritaire et la protection des droits fondamentaux. Reste à savoir si cette sortie restera une provocation de campagne ou le prélude à un véritable projet législatif.