Port-au-Prince, 8 mai 2025 — Un nouveau dossier de corruption en Haïti éclabousse l’Office de la Protection du Citoyen (OPC). L’ancien Protecteur du Citoyen, Renan Hédouville, est formellement accusé de détournement de biens publics par l’Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC), dans un rapport publié ce jeudi.
Des missions fictives et des millions en per diem et billets
L’enquête révèle que 17 missions officielles ont été programmées entre 2022 et 2024, mais 10 d’entre elles n’ont jamais été réalisées. Pourtant, l’intégralité des fonds liés à ces missions, soit 16,6 millions de gourdes, a été engagée.
💸 Montant du préjudice :
- 7,4 millions de gourdes pour des billets d’avion
- 9,2 millions de gourdes en per diem
Les billets auraient été émis par l’agence Sans Souci, pour un total de :
- 3 074 820 gourdes en 2022–2023
- 4 363 560 gourdes en 2023–2024
Les principaux bénéficiaires pointés par l’ULCC
L’ULCC dresse la liste des personnes ayant perçu des sommes importantes :
- Renan Hédouville : 2 074 680 GHT
- Régine Hédouville, dir. de cabinet : 1 884 780 GHT
- Tex Willer Célafoi Louis : 1 533 780 GHT
- Juliana Thomas Simplice : 1 365 480 GHT
- Jean Jolin Dodier : 1 005 450 GHT
- Mimose Moyard : 721 980 GHT
- Hugues Narcisse : 567 450 GHT
Recommandations et poursuites judiciaires
L’ULCC appelle à l’ouverture de poursuites judiciaires contre Renan Hédouville, sur la base des articles 5.4, 5.5, 5.12 et 21 de la loi du 12 mars 2014 sur la corruption, pour :
- Détournement de biens publics
- Abus de fonction
- Passation illégale de marchés
- Entrave à la justice
Les autres personnes citées — Régine Hédouville, Lise Moyard, Juliana Thomas Simplice, Jean Jolin Dodier et Hugues Narcisse — sont accusées de détournement (article 5.4), tandis que Tex Willer Célafoi Louis est également poursuivi pour abus de fonction.
Un nouveau coup dur pour les institutions publiques
Cette affaire jette une nouvelle ombre sur la gestion des ressources publiques en Haïti, révélant une fois de plus l’ampleur des pratiques frauduleuses et le besoin urgent de renforcer les mécanismes de contrôle dans les institutions étatiques.