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Royaume-Uni : une éducation repensée pour lutter contre le sexisme et les discours masculinistes

Londres, juillet 2025 — Face à la montée des discours sexistes et masculinistes sur les réseaux sociaux, le gouvernement britannique vient de publier une nouvelle version de son guide d’éducation aux relations, à la sexualité et à la santé (RSHE). Objectif : armer les jeunes, notamment les garçons, contre les dérives idéologiques véhiculées en ligne par des figures comme Andrew Tate ou des groupes comme les « incels ».

Le ministère de l’Éducation insiste sur l’importance d’aborder ces sujets sans stigmatisation, mais avec l’ambition de proposer des modèles masculins positifs. Dès la rentrée prochaine, les établissements scolaires devront intégrer des enseignements spécifiques sur la haine en ligne, les deepfakes, l’influence néfaste de la pornographie sur les rapports hommes-femmes, et le lien entre contenus numériques et misogynie. L’objectif est une application complète du nouveau programme d’ici septembre 2026.

Un sondage cité par le ministère révèle que 54 % des jeunes âgés de 11 à 19 ans au Royaume-Uni déclarent avoir été témoins de propos sexistes. Pour y répondre, le gouvernement travailliste, élu en 2024 avec la promesse de réduire de moitié les violences faites aux femmes et aux filles en dix ans, prend des mesures symboliques et concrètes.

Parmi elles : la diffusion dans les établissements scolaires de la série à succès Adolescence, produite par Netflix, qui aborde frontalement l’impact des discours masculinistes sur les adolescents. Le Premier ministre Keir Starmer y voit un outil pédagogique essentiel pour « empêcher que les jeunes garçons soient entraînés dans un tourbillon de haine et de misogynie ».

En France, la ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, a également annoncé que la série sera proposée comme support pédagogique dans les collèges. Pourtant, l’éducation à la vie affective et sexuelle, bien qu’obligatoire depuis 2001, demeure peu appliquée dans l’Hexagone, ce que dénoncent ses partisans comme un frein à la prévention des violences sexistes et sexuelles.

Ce renforcement des programmes éducatifs marque un tournant dans la manière d’aborder les enjeux de genre, de citoyenneté numérique et de santé mentale à l’école. Reste à savoir si les moyens seront à la hauteur de l’ambition.

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