Moyen-Orient – 23 juin 2025
L’Iran a lancé de sévères avertissements aux États-Unis, dimanche 22 juin, après des frappes aériennes américaines d’une ampleur inédite contre trois de ses sites nucléaires. Téhéran a dénoncé une agression grave et promis des “conséquences irréparables”, tandis que le risque d’escalade militaire dans la région augmente.
Selon les autorités iraniennes, les frappes ont visé des installations à Fordo, Natanz et Ispahan, causant des dégâts considérables. Washington affirme avoir “dévasté” le programme nucléaire iranien, tandis que le président Donald Trump a réitéré sa position agressive contre le régime de Téhéran. “Si le régime actuel est incapable de rendre à l’Iran sa grandeur, pourquoi ne pas envisager un changement ?”, a-t-il écrit sur Truth Social.
Ali Akbar Velayati, conseiller du guide suprême Ali Khamenei, a déclaré que les bases américaines dans la région seraient désormais considérées comme des cibles légitimes. Un autre conseiller, Ali Shamkhani, a assuré que malgré les frappes, l’Iran conserve des stocks d’uranium enrichi.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a salué les frappes américaines, estimant qu’Israël est “très proche” de ses objectifs de guerre contre l’Iran. De son côté, l’armée israélienne a affirmé avoir visé “des dizaines de cibles militaires” en Iran, dont pour la première fois la région de Yazd.
Un tournant dans le conflit Israël-Iran
Depuis le début de l’offensive israélienne, lancée le 13 juin pour empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire, des centaines de cibles militaires ont été frappées. Des membres de l’état-major iranien et plusieurs scientifiques liés au nucléaire auraient été tués.
L’Iran a réagi par des tirs massifs de drones et de missiles balistiques, majoritairement interceptés par la défense israélienne. Le conflit a déjà fait plus de 400 morts côté iranien, principalement des civils, selon un bilan officiel. En Israël, 24 personnes ont été tuées.
Condamnations internationales et crainte d’un engrenage
L’ONU, par la voix de son secrétaire général Antonio Guterres, a exprimé sa vive inquiétude face à un “cycle sans fin de représailles”. Lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité, l’ambassadeur iranien a accusé Washington d’avoir “déclenché une guerre” sur la base de “prétextes absurdes”.
Les dirigeants français, allemands et britanniques ont exhorté l’Iran à la retenue, appelant à éviter toute nouvelle déstabilisation régionale. Emmanuel Macron, lors d’un appel au président iranien Massoud Pezeshkian, a exprimé sa peur d’une “escalade incontrôlée”.
Avant l’intensification des hostilités, des discussions indirectes étaient en cours entre les États-Unis et l’Iran, via la médiation d’Oman. Mais celles-ci semblent désormais suspendues, alors que Téhéran accuse Washington et Tel-Aviv d’avoir franchi une “ligne rouge majeure”.