Donald Trump a surpris samedi 16 août en annonçant qu’il ne conditionnait plus les négociations de paix en Ukraine à un cessez-le-feu préalable. « Un simple cessez-le-feu (…) souvent ne tient pas », a-t-il écrit sur son réseau Truth Social, estimant qu’un accord global est la « meilleure façon de mettre fin à la guerre ».
Ce revirement intervient au lendemain de son sommet en Alaska avec Vladimir Poutine, une rencontre de plus de trois heures saluée par les deux dirigeants comme « utile » et « couronnée de succès », mais sans résultat concret immédiat.
Un avantage pour Moscou ?
Ce changement de stratégie est perçu comme une concession à Moscou, qui plaide depuis longtemps pour des négociations directes visant un accord final plutôt qu’un arrêt temporaire des combats. Kyiv et ses alliés européens y voient au contraire une manière pour le Kremlin de gagner du temps et de consolider ses conquêtes territoriales.
La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a averti que « la Russie n’a aucune intention de mettre fin à cette guerre de sitôt », soulignant le risque d’une paix imposée aux dépens de l’Ukraine.
Rencontre Zelensky-Trump à Washington
Donald Trump doit recevoir lundi à la Maison Blanche le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Six mois après une entrevue houleuse entre les deux hommes, cette nouvelle rencontre est présentée comme décisive.
« Si tout marche bien, nous programmerons alors une rencontre avec le président Poutine », a affirmé Donald Trump, ouvrant la voie à un possible sommet tripartite.
En marge, le président américain a aussi discuté par téléphone avec plusieurs dirigeants européens et le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte. Selon Rome, il a proposé une clause de sécurité collective pour l’Ukraine, proche de l’article 5 de l’Otan, mais en dehors du cadre de l’Alliance atlantique.
Des concessions territoriales en débat
Le New York Times rapporte que Donald Trump aurait exprimé un intérêt pour une proposition russe prévoyant des cessions de territoires ukrainiens en échange de la paix. Emmanuel Macron a immédiatement mis en garde contre « la propension de la Russie à ne pas tenir ses engagements », tandis que le Premier ministre britannique Keir Starmer a insisté : « Le chemin vers la paix ne peut être décidé sans Volodymyr Zelensky. »
La guerre se poursuit
Sur le terrain, les combats ne faiblissent pas. Kyiv a signalé avoir abattu 61 des 85 drones et missiles lancés dans la nuit par l’armée russe, tandis que Moscou revendiquait la prise de deux localités dans l’est de l’Ukraine.
Si le sommet d’Anchorage a permis à Vladimir Poutine de retrouver une stature internationale, il n’a pas apporté de trêve immédiate. Pour les Ukrainiens, la perspective d’un accord de paix global reste teintée de scepticisme, voire de résignation.

