Une juge fédérale dénonce une utilisation “abusive” du pouvoir présidentiel
Un décret signé par Donald Trump visant le cabinet juridique Perkins Coie, connu pour avoir représenté Hillary Clinton en 2016, a été définitivement invalidé par la justice américaine. La juge fédérale Beryl Howell a estimé que le décret présidentiel violait plusieurs amendements de la Constitution, notamment les premier, cinquième et sixième.
Un acte de représailles inconstitutionnel
Dans une décision de plus de 100 pages, la juge Howell a estimé que l’Executive Order 14230 représentait une représaille directe contre le cabinet pour ses prises de position politiques et les causes qu’il a défendues — notamment en matière de droits de vote.
« Les responsables gouvernementaux, y compris le président, ne peuvent pas prendre de mesures de représailles contre des individus pour avoir exercé leur liberté d’expression », a-t-elle écrit.
Des attaques contre les avocats “qui ne plaisent pas”
La juge a dénoncé ce qu’elle appelle une version moderne du célèbre passage de Shakespeare : « Let’s kill all the lawyers », détourné par Trump, selon elle, en « éliminons les avocats qui nous dérangent ».
Le décret, signé dans le cadre de politiques de sécurité, tentait de révoquer les accréditations de firmes représentant des causes progressistes ou des clients en litige avec l’administration Trump. Mais pour la justice, cela équivaut à discriminer des opinions juridiques protégées par la Constitution.
Un précédent historique contre l’abus de pouvoir exécutif
Il s’agit de la première décision permanente annulant totalement un décret présidentiel de Trump visant un cabinet d’avocats. La juge, nommée par Barack Obama, a fermement condamné cette tentative de coercition politique, soulignant que le gouvernement ne peut pas punir des opinions divergentes.
« C’est de la discrimination idéologique et une répression inconstitutionnelle, tout simplement », conclut-elle.