Un communiqué antidaté pour sauver la face ? Le CPT joue à cache-cache diplomatique

Un communiqué antidaté pour sauver la face ? Le CPT joue à cache-cache diplomatique

Un communiqué antidaté… et dévoilé quand exactement ?

Ce dimanche 9 juin, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) publie – enfin – un communiqué sur les restrictions d’entrée imposées par les États-Unis à certains ressortissants haïtiens. Sauf que ce texte est daté du 5 juin.

Pourquoi l’avoir gardé sous le coude pendant quatre jours ? Pourquoi attendre que d’autres acteurs de la vie politique haïtienne (comme le parti EDE) prennent les devants pour réagir ?

Ce délai n’est pas anodin. Il est révélateur d’un malaise.

Un exercice de duplicité politique

Le CPT tente maladroitement de maquiller son retard flagrant par un antidatage grossier. Une tentative de rattrapage pour sauver la face, alors que l’actualité s’impose avec une rapidité à laquelle cette équipe de transition semble totalement étrangère.

Ce communiqué a-t-il été préparé le 5 ? Si oui, pourquoi avoir attendu le 9 pour le publier ?
Ou bien l’a-t-on antidaté pour éviter le ridicule de publier après tout le monde ?

Quelle que soit la réponse, la duplicité est claire.

Communication d’État ou improvisation totale ?

Ce genre de cafouillage donne l’impression que personne ne pilote vraiment la communication du CPT. Pas de cellule réactive, pas de calendrier stratégique, juste des décisions à l’instinct.

Et au centre de cette désorganisation : un président du conseil, Fritz Jean, qui semble vouloir tout gérer lui-même – mais ne gère rien efficacement.

Un message creux, sans relief ni conviction

Quant au contenu du communiqué :

  • il reconnaît poliment le droit souverain des États-Unis,
  • promet le renforcement des frontières,
  • parle d’initiatives à venir et de négociations…

Mais aucune prise de position forte, aucun appel clair à la défense des citoyens haïtiens à l’étranger, aucune énergie politique. Ce n’est ni du leadership, ni de la diplomatie — c’est du remplissage.

Ce que cela dit de la gouvernance actuelle

Quand on antidate un communiqué pour faire croire qu’on était “dans le coup”, ce n’est pas anodin. C’est le signe :

  • d’un pouvoir plus préoccupé par son image que par l’efficacité,
  • d’un manque total de transparence,
  • et d’une incapacité à réagir à chaud sur des sujets majeurs.

La gouvernance par l’improvisation est un danger. Le CPT prétend incarner une transition, mais il peine à maîtriser les codes les plus élémentaires de la communication étatique.

Alors que des milliers d’Haïtiens s’inquiètent de leur statut et de leur avenir à l’étranger, le Conseil présidentiel joue à la dissimulation bureaucratique.

En publiant un communiqué antidaté, il signe un aveu d’impréparation et expose au grand jour sa propre inertie.

Dans un moment aussi sensible, le peuple n’attend pas des corrections de façade. Il attend de la dignité, de la rapidité, et du courage politique. Jusqu’ici, le CPT a offert tout le contraire.

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