L’écrivaine haïtienne Yanick Lahens poursuit sa route vers le prestigieux Prix Goncourt 2025. Son roman Passagères de nuit, publié aux éditions Sabine Wespieser, figure parmi les huit ouvrages encore en lice dans la deuxième sélection dévoilée ce mardi 7 octobre par l’Académie Goncourt.
Après avoir intégré la première liste du 3 septembre, Passagères de nuit continue de se distinguer parmi les œuvres majeures de cette rentrée littéraire. Dans ce roman puissant, Yanick Lahens prête sa voix à des générations de femmes marquées par l’histoire, depuis les survivantes de la traite négrière jusqu’à celles qui affrontent, aujourd’hui encore, les violences et les silences du monde.
Un hommage à la résilience féminine
Paru en août 2025, Passagères de nuit raconte le destin d’Élizabeth, née à La Nouvelle-Orléans en 1818, descendante d’une esclave venue d’Haïti. Face à la brutalité du monde masculin, elle choisit la fuite et la reconstruction à Port-au-Prince. À travers cette trajectoire intime, Yanick Lahens tisse un récit universel sur la mémoire, la filiation et la liberté.
Elle célèbre ces femmes de l’ombre — mères, survivantes, combattantes — qui, malgré les blessures, opposent à la violence une lumière intérieure.
Une plume haïtienne au rayonnement mondial
Née à Port-au-Prince en 1953, Yanick Lahens est l’une des voix les plus influentes de la littérature haïtienne contemporaine. Lauréate du Prix Femina 2014 pour Bain de lune, elle incarne une écriture à la fois ancrée dans l’histoire d’Haïti et ouverte sur l’universel.
Titulaire de la chaire Mondes Francophones au Collège de France, elle a marqué les esprits avec sa leçon inaugurale Urgence(s) d’écrire, rêve(s) d’habiter, en 2019.
Vers la finale du Goncourt
L’Académie Goncourt a retenu huit finalistes, dont Nathacha Appanah, Emmanuel Carrère, Laurent Mauvignier et Charif Majdalani. Les quatre derniers concurrents seront annoncés le 28 octobre, avant la proclamation du lauréat le 4 novembre 2025.
Quelle que soit l’issue, la présence de Yanick Lahens dans cette sélection consacre une fois de plus l’universalité et la force poétique de la littérature haïtienne.